Nombreux congolais hésitent et veulent voir clair dans le partenariat policier signé depuis peu entre les gouvernements Congolais et Rwandais pour la sécurisation de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Le député provincial du Nord-Kivu Adrien Syasemba est l’une des personnalités socio-politiques congolaises qui éprouvent des zones d’ombre autour de ce partenariat et surtout qui doutent de la sincérité du Rwanda.
Dans une sortie médiatique du vendredi 17 décembre 2021, l’élu de la ville de Goma a demandé au gouvernement congolais par l’entremise de son ministre de la communication de bien vouloir communiquer promptement aux congolais non seulement le nombre exact des éléments de la police Rwandaise déployés sur le sol congolais et leur vraie mission mais également de dévoiler le nombre des jours que cette mission va durer.
D’après lui, une telle communication du gouvernement évitera la population à céder aux suspicions de tout bord.
Pour arroser son adresse au gouvernement, M. Adrien Syasemba s’est appuyé sur l’adage français qui stipule que: « Tout ce que tu fais pour moi, sans moi, tu l’auras fait contre moi ».
« La population ne connaît pas jusque-là l’objectif de l’avènement des éléments de la police Rwandaise sur le sol congolais. C’est pourquoi, nous demandons au ministre national de la communication de prendre son courage de communiquer à la population. Parce que les français disent: » tout ce que vous faites pour moi, sans moi est contre moi. S’ils viennent sécuriser la population de la ville de Goma, que le ministre de la communication soit à même de communiquer à la population leur nombre, leur mission, le jour de leur arrivée et de leur retour afin que la population soit au courant de ce que ces éléments étrangers viennent faire réellement. Bien que nous traversons une période pendant laquelle le chef de l’État est très déterminé à ramener la paix à l’Est du pays, mais nous devons savoir ce que vient faire exactement cette police Rwandaise parce que dans tout cela la population n’atteint que le résultat à l’insécurité qui gangrène la ville de Goma caractérisée par des assassinats des changeurs de monnaies, des activistes des droits de l’homme et autres paisibles civils ainsi que des braquages des maisons de commerce. La population de Goma n’a besoin que de la sécurité », a fait savoir l’élu de la ville de Goma.
M. Adrien Syasemba n’est pas le premier et le seul a exprimé son doute au sujet du partenariat policier signé entre les gouvernements Congolais et Rwandais représentés par leurs polices respectives.
Il le fait après plusieurs autres acteurs sociaux et politiques congolais dont certains appellent même la population à s’opposer par tous les moyens et de faire échec à cette option décidée par le gouvernement Congolais.
À noter qu’un partenariat a été signé le 13 décembre dernier entre la police Congolaise et celle du Rwanda.
Ce partenariat autorise la police Rwandaise de se déployer sur le sol congolais dans l’objectif de venir aider la police nationale congolaise(PNC) dans la sécurisation de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu qui fait face depuis plusieurs jours à la monté de la criminalité caractérisée par des assassinats des civils et des braquages des maisons de commerce.
Il a été signé entre l’inspecteur de la police Rwandaise, le général Dan Munyunzu et l’inspecteur de la police Congolaise, le général Dieudonné Hamuli Bahigwa.
Philémon Kachelewa