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À son arrivé en ville de Butembo au Nord-Kivu, jeudi 1er septembre courant, le Ministre Congolais de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Muhindo Nzangi Butondo s’est adressé à la population Bubolaise à travers un grand meeting tenu au rond point stratégique de la place appelé VGH. L’adresse de ce membre du gouvernement Sama Lukonde s’est essentiellement focalisée sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la ville commerciale de Butembo. De l’État de siège jusqu’à l’activisme des groupes armés Mai-Mai passant par la problématique du départ de la MONUSCO, Muhindo a consacré un temps suffisant pour en parler à l’intention de la population qui s’est mobilisée pour venir l’écouter. De la manière la plus générale, dans son discours, Monsieur le ministre a prêché la collaboration civilo-militaire pour bouter hors d’état de nuire les ennemis de la paix. Toujours à l’occasion, Muhindo Nzangi s’est spécialement adressé aux combattants Maï-Maï et leurs leaders présents sur le lieu en promettant animé une réunion à leur intention pendant son séjour dans cette ville commerciale.

« Je dis à tous les Maï-Maï et leurs leaders qui sont présents ici, je souhaite échanger avec vous. Dialoguons, parce que je ne voudrais pas que vous serviez d’un pont afin que cette ville soit envahie. Vous aurez fait un travail de titan et vous nous aurez beaucoup aidé. Vous devez posez des actes susceptibles d’aider l’État. Ne posez pas des actes de sorte à affaiblir toutes les positions militaires situées aux alentours pour permettre à l’ennemi de s’infiltrer dans la ville », a fait savoir le ministre Muhindo Nzangi.

Cette sortie médiatique du Warrior Muhindo a été très mal digérée par nomberux qui ont suivi de près ou de loin son adresse. L’un de ceux qui se sont énervé par cet extrait, c’est le ministre honoraire de pêche et élevage sous le règne de Joseph Kabila, Paluku Kisaka Yereyere. Sur sa page tweet, cet ancien député national a, tout de suite, estimé qu’à travers ses propos, le ministre de l’ESU a directement confirmé la présence des miliciens Mai-Mai d’abord parmi ceux qui sont venus l’écouter puis leur existence au sein de toute la population de Butembo. Pourtant une fausse allégation, d’après lui.

« Il n’y a pas des Maï-Maï à Butembo. Ce qui se passe dans cette ville est l’expression d’une résistance populaire contre les affres de la barbarie de l’ADF et ses complices », s’est farouchement opposé Paluku Kisaka avant de faire savoir que des tels propos sont de nature à mettre en risque la population. Car, d’après lui, dès lors, les services de sécurité pourront assimiler cette population à des miliciens avec des conséquences douloureuses dont par exemple des répressions sanglantes lors d’éventuelles manifestations, des arrestations arbitraires et bien d’autres. Par cette même occasion, il a exigé des excuses publiques de la part de l’auteur.

«  Dire qu’il y a des Maï-Maï, c’est exposer la population victime. L’auteur de ces propos doit demander pardon publiquement », a-t-il souhaité.

Depuis peu, la ville de Butembo fait face à des attaques récurrentes des assaillants identifiés par les autorités compétentes, soit comme des ADF ou comme des Maï-Maï. Les plus récentes sont celle qui a ciblée la prison centrale de Butembo-Kakwangura ayant entraînée l’évasion d’environ 800 prisonniers(1) et celle au cours de laquelle cinq(5) policiers ont perdu leurs vies à côté de trois (3) jeeps de la PNC incendiées(2). À celles-ci, s’ajoutent d’autres attaques sporadiques des miliciens identifié comme Mai-Mai qui continuent d’ailleurs à se commettre dans la ville et les manifestations anti-MONUSCO.

Rédaction

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