Tueries massives de civils à Beni : Affligé, le Député Bertrand Ngwali fustige la passivité à outrance des autorités militaires et le silence du gouvernement Congolais

Tueries massives de civils à Beni : Affligé, le Député Bertrand Ngwali fustige la passivité à outrance des autorités militaires et le silence du gouvernement Congolais

Alors que le gouvernement de Kinshasa semble focaliser son entière attention sur la rébellion du M23, la situation sécuritaire à Beni-Territoire prend une ampleur vertigineuse, les positions militaires ayant été dégarnies.

En effet, l’ADF se ballade, telle une bête dans un pré ou un oiseau dans l’air. Il tue la paisible population civile comme pas possible, il incendie motos, véhicules et infrastructures de base, il pille les biens, les bêtes et les médicaments. Il prend en captivité des citoyens d’une république démocratique.

En une semaine seulement, malgré des alertes, l’ADF investit, sans inquiétude, et signe sa présence dans plusieurs villages, quasiment dans une chefferie, celle des Bashu, et y fait des victimes en nombre exhorbitant. Mukondi (Buliki), Mausa, Kirindera, Mavovo (Rwenzori), Mabulengwa et Mabuku sont les villages qui sont à ces jours dans le viseur des rebelles terroristes de l’ADF.

Face à cette tragédie commise sous l’œil des services concernés, le Député Provincial du Nord-Kivu Bertrand Ngwali hausse le ton en des termes très tranchants.

« Trop c’est trop », s’est-il très brièvement exprimé via un message rendu public mardi 14 mars et parvenu à la rédaction du site d’informations kivuactualites.com

À cet élu du territoire de Beni d’ajouter : « Le peuple en a marre; il déplore, fustige et condamne la passivité à outrance face aux cris de détresse en l’endroit des autorités, militaires soient-elles ».

Il se dit emmerdé de voir que les autorités du pays semblent considérer désormais les tueries massives de civils à l’Est du pays comme un fait divers. Il s’inquiète également du silence de Kinshasa face à la désolation imposée à la population de la région de Beni-Ituri par les sanguinaires d’ADF.

« Pourquoi la vie devient elle banale, non sacrée? Pourquoi le gouvernement n’agit-il pas pour sauver la vie de ceux qu’il gouverne, qu’il est sensé securiser? », s’est-il interrogé.

Pour rappel, mardi 14 mars 2023, des combattants de Forces Démocratiques et Alliés (ADF), ont fait incursion dans les villages de Maombi, Mundiba et Masongo à l’entrée de Mabuku, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu.
Le bilan varie selon les sources. D’après Jean de Dieu Mbusa Kayithula, l’un des fils de la région, 16 personnes ont été tuées et plusieurs autres ont portées disparues.

La même source qui condamne cette attaque déplore, par ailleurs, l’attitude amorphe des militaires des forces armées congolaises (FARDC) qui selon lui, n’ont pas bien joué leur rôle de protéger les civils et leurs biens lors de cette attaque.

D’autres sources locales, avancent un bilan provisoire de 17 morts, des portés disparus et des biens pillés. Cette attaque a été à la base d’un déplacement massif des habitants pour des zones sécurisées.

Par ailleurs, une panique a été observée ce même mardi 14 mars 2023, dans l’agglomération de Maboya, sur l’axe routier Beni-Butembo (Nord-Kivu). La situation était consécutive à une rumeur faisant étant de la présence des hommes armés assimilés aux terroristes ADF dans cette entité. Ce qui a occasionné un déplacement massif de certains habitants, les uns vers la ville de Butembo et d’autres vers celle de Beni, affirme un habitant contacté sur place.

À noter que plusieurs entités de la chefferie des Bashu, dans le territoire de Beni, sont actuellement sous menace des terroristes ADF, après la tuerie de plus de soixante-dix personnes la semaine dernière dans cette entité coutumière. Les autorités militaires qui appellent au calme, rassurent encore sur leur détermination à toujours restaurer la paix dans la zone.

Beni, Philémon Kachelewa

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