Répression sanglante de la manifestation anti-Monusco à Goma: trop irrité, le Sénateur Célestin Vunabandi plaide pour des sanctions sévères contre les auteurs

Répression sanglante de la manifestation anti-Monusco à Goma: trop irrité, le Sénateur Célestin Vunabandi plaide pour des sanctions sévères contre les auteurs

Le sénateur Célestin Vunabandi se dit être déçu du comportement de certains agents de l’ordre et de sécurité qui ont tué des civils qui manifestaient pacifiquement à Goma pour exiger le départ de la MONUSCO. Il se révolte contre les militaires qui ont été auteurs du massacre de plus de 50 civils.

Cet élu des élus du Nord-Kivu exige des enquêtes sérieuses et indépendantes pour dénicher les vrais auteurs matériels et intellectuels de cette barbarie afin de leur administrer une punition exemplaire.

« Ma réaction c’est principalement une réaction de déception; j’exprime un sentiment de révolte contre une armée ou des hommes en armes qui, au lieu de considérer la population comme leur principal allié dans le combat contre le M23 et l’envahisseur Rwandais, préfèrent s’attaquer aux paisibles citoyens exerçant leur droit de manifester.

Une manifestation ça s’encadre; une manifestation ça ne se réprime pas du tout. Il faut donc absolument mener des enquêtes sérieuses pour identifier tous les auteurs matériels et intellectuels de ce massacre et leur administrer une sanction exemplaire », a plaidé le Sénateur Célestin Vunabandi.

Dans sa déclaration de ce dimanche 03 septembre, le Président National du parti politique « Action pour un Congo Nouveau, ACN » a profité de l’occasion pour présenter ses condoléances et compassions à toute la population du Nord-Kivu en général et particulièrement aux familles des victimes.

« Mon message pour les victimes est un message de condoléances, c’est un message de compassion. Un message de condoléances et de compassion aux victimes éprouvées mais aussi à toute la population du Nord-Kivu aujourd’hui opprimée et quasiment abandonnée à son triste sort par des autorités provinciales que je qualifie d’incompétents, d’insensibles, d’affairistes et manifestement d’irresponsables. Ces autorités qui ont échouées par ailleurs dans leur mission de gérer l’état de siège doivent être renvoyées du Nord-Kivu », at-t-il souhaité.

Il encourage, par ailleurs, certaines couches de la population qui ont décrété une journée ville morte ce lundi 04 septembre 2023 et souhaite que cette journée se passe sans incident.

« L’organisation d’une journée ville morte est un moyen d’expression démocratique. Il faut laisser la population s’exprimer, y compris par des journées ville morte. Et donc, je ne vois pas de problème que le lundi soit une journée ville, pourvu qu’elle se passe sans incidents ni obstruction aux droits des uns et des autres…. ». Il faut même , poursuit-il, « encourager cette population aujourd’hui opprimée à s’exprimer et à manifester son sentiment de rejet d’une certaine mal gouvernance qui caracterise l’état de siège ».

Pour le Sénateur, l’état de siège a lamentablement échoué principalement à cause des autorités provinciales incompétentes et affairistes. Ces autorités de l’état de siège doivent , dit-il, tout simplement partir.

S’agissant du processus électoral, pour lui, il n’est ni techniquement cohérent ni correct de pouvoir organiser les élections sans les territoires de Rutshuru et Masisi.
Et de préciser à ce sujet : « sur le plan technique, organiser les élections sans les deux territoires précités, c’est s’écarter de toute logique de représentativité nationale lorsqu’on sait que Rutshuru et Masisi représentent à eux seuls, plus d’un million cinq cents mille électeurs et plus de trente (30) élus, députés nationaux et provinciaux. Organiser les élections sans une telle masse d’électeurs c’est biaiser fondamentalement le seuil de représentativité de certains regroupements et de certaines formations politiques dont l’encrage se situe à Rutshuru et à Masisi. Et même pour l’élection du président de la République, Rutshuru et Masisi constituent à eux seuls deux circonscriptions déterminantes avec près de 4% de l’électorat national « , a-t-il fait savoir.

Sur le plan politique, l’élu des elus du Nord-Kivu a précisé que : « c’est une erreur gravissime de ne pas organiser des élections dans ces deux circonscriptions car il s’agira de donner une prime aux occupants et aux envahisseurs Rwandais. Il s’agira de leur donner un discours; un bon prétexte d’accélérer leur plan de balkanisation des espaces qu’ils occupent. Ne pas organiser des élections à Rutshuru et à Masisi c’est donc accréditer la thèse d’une balkanisation dont parle une large opinion tant nationale qu’internationale. Ne pas organiser les élections à Rutshuru et à Masisi c’est donner finalement finalement l’impression à la population de ces deux entités qu’elle ne compte pas aux yeux des gouvernants du pays ».

Comme recommandations, Célestin Vunabandi propose une action politique et diplomatique dans le cadre de la SADEC et de l’EAC, avec le concours de la communauté internationale en vue de créer des « couloirs humanitaires sécurisés » qui permettraient le retour de la population déplacée, la reprise de l’enseignement pour les enfants de Rutshuru et Masisi qui doivent rentrer à l’école et la reprise progressive de la vie dans ces territoires. Pour lui, ces mêmes couloirs humanitaires sécurisés serviraient des « couloirs électoraux », permettant ainsi d’organiser l’enrôlement des électeurs et la tenue élections comme partout ailleurs sur l’ensemble du territoire national.

Beni, Philémon Kachelewa

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