Le calendrier de la commission électorale nationale indépendante (CENI) consacre l’année 2023 aux élections à tous les niveaux en République Démocratique du Congo (RDC). Ces élections s’inscriront dans le cadre de la quatrième (4ème) législature en RDC.
À la veille de la tenue de ces scrutins, plusieurs congolais épris de l’alternance démocratique reviennent à la charge pour, pas non seulement pour rappeler les facteurs qui doivent entrer en compte pour y arriver en douceur, mais aussi pour s’interroger sur le temps qui reste pour la tenue de ces élections dans le délai, conformément au calendrier.
C’est le cas du politologue Jonas Kasimba qui, à travers un message twitter rendu public vendredi 08 juillet 2022, a rappelé les facteurs qui doivent être réunis pour l’organisation des élections au pays. Des facteurs qu’il a dénommé des « préalables ». Ce Notable de l’Est de la RDC a évoqué six (6) préalables pour la tenue des bons scrutins à tous les niveaux dont:
- L’actualisation de la cartographie électorale : ce préalable sous entend la définition et/ou localisation des bureaux susceptibles d’accueillir les opérations d’enrôlement et de vote dans chaque circonscription électorale,
- L’enrôlement des électeurs : une opération cruciale qui consiste en l’inscription au rôle électoral de la population en âge de voter et qui aura été préalablement identifiée.
L’enrôlement vise l’établissement des listes électorales où seront enregistrées les
personnes appelées à voter, - Le nettoyage du fichier électoral : bien qu’il peut être inclusif, exhaustif et actualisé, le fichier électoral de la CENI mérite aussi d’être perfectible. En d’autres termes, ce fichier doit être net et propre. Ce qui importe qu’il faille évacuer, faire disparaître des indésirables, au besoin en les supprimant ;
- La loi de réparation des sièges : deux étapes caractérisent la répartition des sièges : par province et par circonscription à l’intérieur de la province.
La première étape consiste en la répartition des sièges par province.
La deuxième étape consiste en la répartition des sièges par circonscription à l’intérieur de chaque province. Chaque circonscription électorale a droit à un nombre de députés. Cela est définie par une loi ; - L’ouverture des bureaux de réception des candidatures : techniquement, ils sont aussi appelés Bureaux de Réception et Traitement des Candidatures (BRTC). C’est ici où la centrale électorale réceptionne et analyse les candidatures à tous les niveaux au cas par cas pour ne rester qu’avec les candidatures non litigieuses ;
- L’argent : considéré comme le plus utile, c’est sur ce préalable que reposent tous les autres préalables. Le processus électoral coûte d’énormes moyens à la République. Ce processus étant budgétivore, dans certains cas, en ce qui concerne la RDC, le préalable « argent » fait appel à une intervention extérieure.
À en croire Jonas Kasimba, c’est à la suite de la réunion de ces préalables que pourront se tenir et dans le délai des bonnes élections en République Démocratique du Congo.
En effet, l’actuel processus électoral s’organise dans un contexte particulier où la partie Est du pays est confrontée à une insécurité grandissante. Plusieurs agglomérations restent abandonnées par leurs habitants suite à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers qui s’y comportent désormais en Maîtres. Raison pour le Notable Jonas Kasimba d’inviter les autorités légalement établies de tout mettre en œuvre afin de rétablir l’autorité de l’État dans cette partie du pays pour permettre à la population de bien exercer son droit légitime, celui de participer au prochain vote.
Cependant, pour venir à bout de la guerre à l’Est de la RDC, le gouvernement est tenu de consacrer d’énormes moyens en faveur des services de défense et de sécurité. Ce qui risque de crucifier d’autres secteurs de la vie nationale et d’impacter négativement sur l’organisation des élections au pays.
Considérant cet état de chose, la guerre à l’Est devient à son tour un septième préalable auquel le gouvernement est tenu de répondre avant le démarrage proprement dit du processus électoral. Car la guerre, une fois finie, ceci permettra au gouvernement d’allouer des moyens conséquents en faveur de la CENI pour l’organisation du processus électoral et aux habitants de certaines contrées actuellement sous occupation des groupes rebelles de regagner leurs habitations respectives et de participer au vote.
Philémon Kachelewa