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Le député National Éric Kamavu a adressé, avril dernier, une correspondance à madame la ministre d’État et ministre de la justice et garde des sceaux de la République Démocratique du Congo (RDC).

Dans son document de trois (3) pages, l’élu de la ville de Butembo a attiré, pour la seconde fois, l’attention de la ministre de tutelle, madame Rose Mutombo sur les conditions de travail précaires que traverse le personnel judiciaire de la province du Nord-Kivu. D’entre ces mauvaises conditions de travail, ce haut cadre du parti politique Rassemblement Congolais pour la Démocratie Kisangani Mouvement Libération (RCD/K-ML) a notamment dénoncé la non prise en charge de la plupart des agents de la carrière judiciaire.

« Plus de 80% du personnel judiciaire (Greffiers, secrétaires des parquets, huissiers judiciaires, juges assesseurs,…) ne sont toujours pas payés par l’Etat en dépit du travail énorme qu’ils rendent à la Nation Congolaise. A titre illustratif, je vous transmets en annexe de la présente la liste du personnel du Tribunal de paix de Butembo sur laquelle il apparait clairement qu’aucun des agents (greffiers) n’est payé alors qu’il en existe ceux qui ont une ancienneté de 36 ans !Par cette même occasion je réitère ma demande sollicitant votre implication pour que finalement ces compatriotes et agents de l’Etat ainsi tous ceux du Nord-Kivu travaillant dans votre secteur soient finalement payés », a dénoncé, en premier lieu, Éric Kamavu avant d’évoquer la modique somme que touchent les agents de la carrière judiciaire: Il n’y a qu’une minorité qui touche le salaire et/ou la prime encore qu’il ne s’agit que des modiques sommes qui, rationnellement, ne peuvent pas permettre d’attendre d’eux un travail de qualité.

Comme si cela ne suffisait pas, l’élu de Butembo a aussi attiré l’attention de madame la ministre sur la longue distance qu’effectuent les agents de ce secteur pour recevoir leurs salaires et primes modiques.

« Les agents qui touchent leurs salaires et/ou primes et qui vivent loin de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu reçoivent leurs salaires et/ou primes à partir de la Banque BOA qui n’a d’agence que dans la seule ville de Goma. Cette situation constitue une réelle difficulté parce que ces agents sont obligés de se choisir des mandataires parmi les personnes qui vivent en permanence à Goma, avec tous les risques », a-t-il fait savoir.

En fin, cet ex candidat gouverneur de la province du Nord-Kivu à la dernière élection a parlé de la retenue, à la source, sur la somme que touche le personnel judiciaire en province du Nord-Kivu. Mais aussi la non matriculation de certains agents. Ce, malgré leur ancienneté.

« D’importantes sommes d’argents sont retranchées à la prime et/ou au salaire, déjà très modiques. Quelques soient les motifs, il est inadmissible qu’à moins de 60.000 Fc de prime et moins de 100$ de la somme appelée « salaire », il puisse encore y être retranché quelque chose. Plusieurs agents ont plusieurs années d’ancienneté (certains vont bientôt totaliser 40 ans) au service de la Nation sans paiement et sans avancement des grades et/ou sans numéros matricules », a-t-il révélé en fin.

Honorable Éric Kamavu craint que les mauvaises conditions de travail que traverse le personnel judiciaire en province soient à la base des abus dont pourront se rendre éventuellement coupables les agents de la justice congolaise.

« …Tout en réitérant que les difficultés décrites ci-haut ne peuvent pas justifier les abus dont se rendent coupables certains agents de la Justice Congolaise, il est tout de même très important de travailler sur les causes profondes du disfonctionnement de l’appareil judiciaire congolais en vue d’épargner la population des pratiques qui ternissent l’image de la Justice Congolaise, à savoir : l’exigence des frais pour les dépôts des plaintes alors que cela devrait se faire gratuitement, les arrestations arbitraires dans l’objectif de rançonner la paisible population déjà souffrante, la corruption qui débouche à l’arbitraire et à la justice des forts qui écrasent les faibles, l’impunité, l’exigence des frais exorbitants injustifiés pour le transport comme si ce sont les justifiables qui ont l’obligation de supporter ces frais (mbongo ya makolo), des descentes sur terrain ou la signification des assignations, citations directes, invitations, mandats de comparution », a précisé Éric Kamavu avant d’espérer que sa lettre devra bénéficier de l’attention de la destinataire afin d’y accorder une urgence particulière

« …L’espoir est que la présente retiendra votre particulière attention et que vous accorderez le bénéfice de l’urgence à ces questions vous soumises depuis bientôt une année », peut-on lire dans la conclusion de la lettre de l’honorable Éric Kamavu.

Pour rappel, pour la même cause, le député National Éric Kamavu avait encore saisi madame la ministre d’État et ministre de la justice et garde des sceaux. C’était à travers la lettre lui adressée en date du 21 juin 2021.

Au bout de une année, la ministre de tutelle n’a réservé aucune suite à la lettre de l’élu du peuple, l’incitant à revenir à la charge via sa lettre du 24 Avril 2022.

Philémon Kachelewa depuis Beni

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