À travers un message rendu public sur son compte twitter vendredi 20 Mai courant et devenu viral sur les réseaux sociaux, le député provincial et vice président de l’Assemblée provinciale en congé du Nord-Kivu est revenu sur la responsabilité des députés et sénateurs à ce qui concerne le maintien de l’État de siège instauré depuis pratiquement une année en provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Ce, conforment à la constitution en vigueur République démocratique du Congo(RDC). En homme de droit et constitutionnaliste très avéré, Honorable Jean-Paul Lumbulumbu a évoqué l’alinéa 6 de l’article 144 de la constitution qui stipule que: » l’Assemblée nationale et le sénat peuvent mettre fin, à tout moment, à l’État d’urgence ou l’État de siège ».
Toutes choses restant égales par ailleurs, poursuit l’élu de Lubero, cet article 144 à son alinéa 6 « rend les députés nationaux et les sénateurs responsables de tout maintien de l’État de siège et, par conséquent, de tous les préjudices que subira la population durant la période de l’État de siège ».

Constitutionnellement ainsi démontré, ce membre de l’Assemblée provinciale en congé du nord-Kivu demande humblement aux responsables constitutionnels de ce régime d’exception de suivre la voix de la sagesse et d’y mettre fin immédiatement. En agissant ainsi, en plus de jouer convenablement leur rôle des représentants du peuple, ils(députés nationaux et sénateurs) auront accompli la volonté de leurs électeurs.
« Le peuple qui vous a élu afin que vous soyez députés nationaux et les députés provinciaux élus par le peuple qui vous ont élus pour que vous devenez Sénateurs vous demandent d’y mettre fin immédiatement », a-t-il insisté.

Pour rappeler les préjudices déjà subis par la population durant la période de l’État de siège particulièrement au Nord-Kivu, Honorable Jean-Paul Lumbulumbu est revenu sur les massacres dont font faces les populations de la région de Beni, la criminalité urbaine qui s’accentue dans plusieurs entités en province. Des atrocités qui sont loin d’être éradiqué par le régime d’exception de l’État de siège qui est toujours maintenu dans cette partie du territoire national.
« À Goma, le 27-04-2022, un jeune nommé Mulima Sadiki, une femme enceinte et un autre jeune homme fusillés devant leur parcelle dans le quartier Office-Murara par des hommes présentés comme de la Garde Républicaine. Mulima Sadiki en est mort, la femme enceinte Mademe Nuriati hospitalisée, le jeune homme blessé par balles, pas d’enquêtes jusqu’aujourd’hui. Jeudi 18 Mai, deux autres victimes dans le quartier Himbi fusillés dont Madame Sarah et Monsieur Obedi, tous décedé sans aucune enquête, et ce, alors qu’il y a couvre feu à Goma. Qui tue la nuit pendant le couvre feu?
A Beni, les tueries continuent, c’est le cas aussi à Masisi, à Lubero, à Rutshuru, à Nyiragongo et Walikake », a rappelé, sous un ton de détresse, l’élu du peuple.
Avec un ton très tranchant, Maître Jean-Paul signe et persiste qu’en instaurant l’État de siège au Nord-Kivu et en Ituri, le président de la République avait été induit en erreur. Pour lui, l’heure est venue pour changer la stratégie.
« La volonté de certains animateurs peut être là mais la stratégie a montré ses limites dans plusieurs secteurs et surtout dans celui de la sécurité et de la justice. Il est temps de mettre un terme à cette stratégie et réfléchir autrement. Le chef de l’État avait été induit en erreur. Derrière l’État de siège se cachait un objectif qui ne favorisera jamais la paix, la sécurité, le développement et la cohésion sociale et intercommunautaire au Nord Kivu. Le Nord-Kivu n’avait pas besoin d’un État de siège pour restaurer la sécurité et promouvoir le développement, nous l’avions dit dès le début et les faits nous donnent raison aujourd’hui », a-t-il dit.

L’État de siège n’étant pas la stratégie appropriée pour éradiquer l’insécurité à l’Est de la RDC, d’après sa propre conviction, Maître Jean-Paul Lumbulumbu croit fermement qu’il faillait repenser les choses.
« La formule est ailleurs: un leadership fort et cohésif a la tête des institutions provinciales (-), la responsabilité du pouvoir central dans les questions de la sécurité et la sûreté intérieure(-), la répartition équitable des richesses nationales dont la retenue à la source pour développer les provinces et les ETD(-), une coordination efficace des projets et programmes de développement à la base(-), la coopération sincère et une diplomatie agissante avec les États voisins mais profitable aux Congolais (-) et tant d’autres », indique-t-il.
Pour arriver à atteindre l’objectif visé, il pense non seulement que les services de sécurité doivent attirer l’attention du gouvenrment, mais il encourage également la tenue des états généraux des services de défense.
« Les services de sécurité doivent attirer l’attention du gouvernement. J’encourage la tenue des états généraux des service de défense à Goma, une occasion de repenser et de remettre en cause la gestion de l’armée nationale. Comment est-elle recrutée, est-elle équipée, est-elle concernee, à quelle proportion est-elle prise en charge par le budget de l’Etat, elle est dirigée par qui? Le cadre légal qui l’organise est-il adapté aux défis sécuritaires actuels. Toutes ces questions doivent y trouver des réponses », a conclu Honorable Jean-Paul Lumbulumbu, député provincial du Nord-Kivu, élu du territoire de Lubero.

En rappel, le 06 Mai 2021, le président de la République Félix Tshisekedi a instauré le régime d’exception de l’État de siège au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces de l’Est de la RDC sous menaces des groupes armés étrangers et nationaux. L’objectif étant de mettre fin à l’activisme de ces groupes rebelles. Au bout d’une année de cette administration militaire, la situation sécuritaire semble plutôt devenir plus chaotique plus qu’avant dans ces deux provinces.
En dépit de ceci, les députés nationaux ont prolongé, vendredi 20 Mai 2022, pour la 23ème fois ce régime spécial.
Philémon Kachelewa
Merci beaucoup la voix du peuple sertain député son de lache