La synergie des mouvements citoyens et groupes de pression de la ville de Beni au Nord-Kivu a rendu public, jeudi 03 février 2022, un communiqué officiel au sujet de la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie Est de la République Démocratique du Congo(RDC).
À travers ce document, les mouvements citoyens et groupes de pression membres de la synergie ont non seulement passé à revue la situation sécuritaire qui se dégrade chaque jour dans les provinces sous État de siège (Nord-Kivu et Ituri) et l’assassinat de leur militant Mumbere Ushindi Dodo mais ont également émis plusieurs exigences orientées vers les autorités du pays et aux députés tant nationaux que provinciaux élus de Beni ville et territoire.
Ils ont notamment exigé la levé de l’État de siège pour son échec sur terrain, la présence avant lundi 07 février prochain des députés nationaux et provinciaux élus de Beni pour venir échanger avec toutes les couches de la jeunesse faute de quoi il leur sera exigé de rester définitivement à Kinshasa et à Goma, l’acquittement sans condition des défenseurs des droits humains et autres compatriotes, l’organisation du procès des présumés assassins de Mumbere Ushindi Dodo et plusieurs autres exigences.
Ci-dessous L’intégralité du Communiqué officiel du collectif des mouvements citoyens et groupes de pression:
SYNERGIE DES MOUVEMENTS CITOYENS ET GROUPES DE PRESSIONS DE BENI
COMMUNIQUÉ OFFICIEL NUMÉRO 001/ MC-GP/ BENI/2022
Chaque année depuis 2014 plus de 1000 congolais sont tués à Beni et Ituri par les rebelles ADF et autres groupes armés.
En dépit d’efforts fournis par le gouvernement congolais à travers les multiples opérations militaires, cette situation tragique est loin d’être éradiquée.
Le comble en est que même sous l’état de siège instauré dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri depuis le mois de Mai dernier, la situation demeure statique dans les deux provinces.
En seulement 8 mois d’état de siège, au-moins 2000 personnes dont les femmes et les enfants ont été exécutés par les rebelles ADF au Nord-Kivu et en Ituri , cela sans mentionner le banditisme urbain qui a atteint son paroxysme dans les grandes agglomérations de la province.
Aussi, plusieurs cas d’oppression, de restriction des libertés ainsi que de violations des droits humains ont été enregistrés pendant cette période de l’état de siège, une mesure sensée accompagner le rétablissement de la paix dans la région.
Consécutivement à l’allure des choses, les manifestations ont repris à Beni le 24 janvier 2022, sous l’égide de la synergie des mouvements citoyens et groupes de pression afin de décrier cette insécurité grandissante et persistante mais également demander la levée de l’état de siège, une mesure qui a montré ses limites.
Fâcheusement, le premier jour de ces manifestations, un agent de la police nationale congolaise n’a pas hésité de tirer sur notre camarade Mumbere USHINDI, un jeune non armé qui manifestait pacifiquement pour le rétablissement de la paix à Beni.
Ce meurtre bien organisé a été commis par un des éléments commis à la garde rapprochée du maire de la ville le commissaire Supérieur principal Narcisse Muteba Kashale après que celui-ci et lecommandant PNC ville Monsieur Sebastien, aient proférés des menaces de mort à tous les citoyens qui oseraient adhérer aux manifestations anti insécurité.
Ces propos tenus par le maire et le commandant ville de la PNC nous ont permis de confirmer la mauvaise volonté et l’incivisme notoire des ces individus qui sont sensés protéger le peuple. Une raison de plus pour nous d’exiger la levée de l’état de siège qui est en effet une colonisation réincarnée.
Eu égard ce qui précède, la synergie des mouvements citoyens et groupes de pressions exige ce qui suit:
- La levée immédiate de l’état de siège et le couvre-feu de 19h instauré en décembre dernier, le rétablissement des administrations civiles ainsi que le renforcement des opérations militaires d’envergure en cours que nous soutenons tout cœur.
- La présence à Beni de tous les députés nationaux et provinciaux élus de la ville et du territoire de Beni.
N.B: Tous ces députés sont appelés à se présenter à Beni au plus tard le Lundi 7 Février prochain, où ils auront à rencontrer toutes les couches de la jeunesse de Beni au stade de football situé au quartier Kangaimbi à 15 heures.
Un député qui s’hasardera à boycotter ce cris d’alarme de ses électeurs pourra alors rester à Kin ou à Goma pour toujours car leurs électeurs meurent chaque jour des ADF et de la PNC.
Nous sommes vos électeurs et on a besoin de vous ici pendant ce moment dure.
- En ce qui concerne l’assassinat du jeune Mumbere USHINDI notre camarade, nous annonçons le début d’une poursuite judiciaire contre le maire de la ville ainsi que le commandant ville de la PNC, et leur demandons humblement démissionné de leurs fonctions avant le 14 février pour qu’ils aillent répondre de leur crime odieux, le cas contraire nous useront de notre pouvoir en tant que peuple de les faire partir dans la non-violence
Il est inadmissible de prétendre diriger une population et la tué au même moment
On arrête pas un peuple en colère ! - Exigeons l’acquittement sans condition de nos camarades de lutte défenseurs des droits humains et d’autres compatriotes arrêtés arbitrairement pendant cette fameuse période de l’état de siège.
- Nous appelons tous nos compatriotes du Nord-Kivu et de l’Ituri à travers leurs structures citoyennes de nous emboîter les pas en appelant les députés et sénateurs dans leurs basses respectives pour qu’ils expliquent pourquoi ont-ils habilité le gouvernement à proroger l’état de siège et pourquoi ils prorogent l’état de siège malgré son résultat mitigé
Seule la lutte libère, personne ne pourra libérer BENI si c’est ne que nous.
Fait à Beni le 3 Février 2022.
Pour la synergie des mouvements citoyens et groupes de pression.
Cellule de communication
+243973704235