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Des sérieuses menaces sécuritaires pèsent sur la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Ce, après l’entrée sur le sol congolais et la conquête de la cité frontalière de Bunagana en territoire de Rutshuru par les rebelles du mouvement du 23 mars(M23) appuyés militairement par l’armée Rwandaise.

Le constat est de plusieurs congolais y compris le député provincial et vice président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Honorable Jean-Paul Lumbulumbu. L’élu du peuple a tiré la sonnette d’alarme via un message publié, lundi tard dans la soirée, sur son compte twitter. D’après lui, « la conquête de Bunagana par les M23 alliés aux RDF, après retrait des militaires de l’armée Congolaise sans combats, est une preuve convaincante de l’avancement de l’ennemi pour conquérir aussi le chef-lieu de la province, comme ce fut le cas en 2012 ».

L’élu du peuple se désole que les prescrits de l’ordonnance présidentielle instituant le régime spécial de l’État de siège au Nord-Kivu et en Ituri aient « limité la mobilisation populaire en termes de soutien en faveur des éléments de troupes de l’armée régulière qui se battent contre ces terroristes ».

Pour permettre au peuple de s’exprimer sans restriction et de se mobiliser aux côtés des FARDC, l’élu du territoire de Lubero demande au président de la République Félix Tshisekedi de « mettre fin à ce régime d’exception qui limite énormément les droits et libertés fondamentaux de la population dans les deux provinces de l’Est de la RDC ».

Un dimanche et un lundi infernals pour les populations de Bunagana, cité frontalière de la RdC avec l’Ouganda. Des terroristes M23 lourdement armés auraient bénéficié du soutien de l’Ouganda pour mener l’assaut.

Les militaires du Rwanda avec leurs supplétifs du M23 ont réussi à conquérir la cité de Bunagana après le retrait de l’armé congolaise. Sur place, les FARDC ont affiché un replis stratégique pour limiter les dégâts.

D’après certains témoignages des habitants, les rwandais auraient reçus un appui consistant en hommes et en munitions de l’Ouganda permettant au M23 d’attaquer la RDC à partir de son territoire. « L’ennemi est parti de l’Ouganda en passant par Kibaya débouchant sur la position FARDC située non loin de la société Premidis. C’est là qu’ont eus lieu les affrontements les plus intenses. C’est surtout les soldats ougandais qui ont été aperçus sur la ligne de front aux côtés des rwandais en train de combattre contre les FARDC. Ils sont venus avec le M23 et se sont coalisés pour attaquer notre pays », a déclaré un habitant.

D’après plusieurs experts militaires anonymes, il était pratiquement impossible au M23 d’attaquer la cité de Bunagana sans la complicité, sinon une implication assumée de l’Ouganda.

La dernière attaque des terroristes du M23 sur Bunagana remonte au mardi 29 mars 2022, lorsqu’ils furent maîtrisés par des soldats ougandais qui les avaient interceptés, arrêtés et remis aux FARDC.

D’après l’armée congolaise, l’objectif poursuivi par le M23 est d’occuper Bunagana pour non seulement asphyxier la ville de Goma, mais également faire pression sur le gouvernement de la République démocratique du Congo pour le pousser à négocier avec les terroristes.

Actuellement, les éléments de l’UPDF en coalition avec l’armée congolaise mènent des combats contre les terroristes ADF dans la région de Béni-Ituri.

Situation qui semble un peu ambiguë et paradoxe aux yeux de plusieurs observateurs qui estiment donc que l’Ouganda souffle le « chaud et froid » et se comporte à « un pêcheur en eau trouble ».

Aux mêmes observateurs d’estimer encore que les intentions du Rwanda et de l’Ouganda seraient d’avoir une influence sur une partie de la RDC.

Philémon Kachelewa depuis Beni

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