Maître Jean-Paul Lumbulumbu, député provincial et vice président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu en congé a été révolté en visualisant le nombre de cercueils apprêtés par les autorités de l’État de siège de l’Ituri pour porter en terre dignement les victimes de la dernière attaque des miliciens de la Coopération pour le Développement du Congo(CODECO) qui a ciblée, dans la nuit du mardi 1er février dernier, un site des déplacés de la plaine Savo en chefferie des Bahema Badjere dans le territoire de Djugu en Ituri.
Cette image l’a aussitôt rappelée toutes les atrocités dont sont victimes les populations des provinces du Nord-Kivu et de l’Iuri depuis neuf(9) mois de l’instauration de l’État de siège, se posant au passage la question de savoir si combien des morts faudrait-il compter pour constater l’échec cuisant de ce régime d’exception. Via un message posté sur sa page Twitter, l’élu du territoire de Lubero a estimé qu’il est inadmissible de continuer à comptabiliser des morts alors qu’un régime spécial supposé les endiguer a été instauré par le Chef de l’État congolais.
« Neuf (9) mois après, nous ne devrions pas à compter les morts dans l’État de siège. Le bilan est clair : l’attaque du M23 à Rutshuru, plus de 50 congolais massacrés en Ituri,…Cela ne suffit-il pas pour confirmer l’inefficacité de l’État de siège ? », s’est-il interrogé.
Des miliciens de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) ont, dans la nuit du mardi 1er février 2022, lancé une attaque contre le site des déplacés Plaine Savo, situé dans la chefferie de Bahema Badjere du territoire de Djugu, en province d’Ituri.
Ils l’avaient attaqué tard dans la nuit tuant à la machette et par balles plus de cinquante (50) personnes, en majorité des déplacés.
Cette attaque a été la deuxième à mettre toujours dans l’actif des miliciens CODECO contre un site des déplacés en territoire de Djugu après celle de décembre dernier, où également des dizaines de morts avaient été rapportés.
Si en Ituri ce sont les milices locales et les ADF qui sont auteurs des exactions contre les civils, au Nord-Kivu c’est aussi les ADF, les M23,…qui en sont auteurs.
Des situations qui attestent que l’État de siège décrété en juin dernier par ordonnance présidentielle au Nord-Kivu et en Ituri est loin de produire des résultats escomptés notamment l’éradication de l’activisme des groupes armés locaux et étrangers.
Philémon Kachelewa