Le sénateur Célestin Vunabandi a condamné la répression des manifestations populaires qui ont eu lieu dans les provinces du Nord et sud-Kivu, pour exiger le départ des forces de nations onusiennes jugées d’inefficaces dans la traque des rebelles ougandais de forces démocratiques alliées (ADF), des M23 et d’autres groupes armés, qui écument l’Est de la RDC.
Dans un message publié mardi 02 août 2022 , le président du parti politique « Action pour un Congo Nouveau, ACN » regrette que les autorités congolaises se limitent à des simples déclarations sans aucun agissement. Il considère que le peuple est souverain et que donc les gouvernants doivent écouter le cris d’alarme de la population qui s’insurge contre le bilan largement négatif de la MONUSCO et contre une attitude qui frise sa complicité avec l’ennemi.
« […] Le gouvernement doit écouter le cris d’alarme de la population qui exige le départ de la MONUSCO. Les simples déclarations des autorités congolaises s’apparentent à un aveu d’impuissance et d’échec. Écouter la population n’est pas une lâcheté », a dit le sénateur Célestin Vunabandi, qui déplore l’assassinat de trois civils par les forces de la Monusco, dimanche, 31 juillet 2022, à Kasindi à la frontière entre l’Ouganda et la RDC.
Le sénateur Célestin Vunabandi indique que ce grave incident impliquant les casques bleus vient raviver la colère de la population innocente victime des attaques des rebelles ougandais de forces démocratiques alliées (ADF), des M23 et consorts.
« Cette attitude des casques bleus de la MONUSCO qui ont tué des civils à Kasindi n’est pas digne d’une force jugée onusienne. Elle vient renforcer la méfiance qui s’est installée entre cette force et la population qui s’interroge légitimement sur son rôle dans le chaos que connaît l’Est du pays. Comment comprendre que les éléments de la MONUSCO qui sont sensés protéger la population puissent tirer à balles réelles contre une population non armée », a-t-il dit en exigeant l’ouverture des audiences publiques contre les éléments de la MONUSCO auteurs de ces incidents .
« [ …]Ils doivent être déférés devant la justice et condamnés. C’est extrêmement grave quand les forces de l’ONU peuvent tirer sur la population, après avoir forcé un poste frontalier », regrette le sénateur Célestin Vunabandi.
Les manifestations anti-MONUSCO ont débuté depuis le 25 juillet au Nord-Kivu notamment dans les villes de Beni, Butembo et Goma. La population exige le départ des forces onusiennes dont elle juge le bilan de négatif.
A l’issue de la Réunion de crise consécutive aux manifestations contre la mission des Nations-Unies pour le maintien de la paix au Congo et aux incidents tragiques survenus au poste frontalier de Kasindi, le Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo a instruit le gouvernement de réévaluer le plan de retrait de la MONUSCO pour répondre à la demande de la population congolaise.
« Après avoir suivi le rapport de la commission gouvernementale envoyée à Goma et Butembo pour évaluer la situation à la suite des incidents déplorés, le Président a instruit le gouvernement de réévaluer le plan de retrait de la MONUSCO pour répondre à la demande du peuple », a précisé Patrick Muyaya ministre de la communication et porte-parole du gouvernement congolais.
Au même moment, Félix Tshisekedi a rappelé au secrétaire Général de l’organisation des Nations-Unies que le retrait du M23 de toutes les localités actualement occupées conforment aux communiqués de Nairobi, à la feuille de route de Luanda et à la déclaration du conseil de sécurité des Nations-Unies du 01 juin 2022 est une condition nécessaire à la baisse de la tension.
Philémon Kachelewa depuis Beni