Le professeur Daddy Saleh, enseignant en économie de développement s’est insurgé, mardi 25 janvier 2022, contre la répression policière de la marche de la synergie des mouvements citoyens et groupes de pression, qui ont demandé lundi 24 janvier 2022 à la population de Beni de manifester pacifiquement afin de dénoncer ce qu’ils appellent « l’échec cuisant » de l’État de siège.
Pour lui, cette grogne populaire est légitime parce que la population continue à être tuée en dépit de l’instauration de cette mesure spéciale par le président Félix Tshisekedi.
A haute voix, Professeur Daddy Saleh a condamné le meurtre du militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement, (LUCHA), Mumbere Ushindi Dorake, 22 ans et l’arrestation d’une vingtaine des manifestants. Selon lui, l’État de siège a démontré ses limités dans la sécurisation de la population.
« Il faut constater quelque chose, l’État de siège semble bien démontré ses limites même les députés nationaux du Nord-Kivu n’ont pas participé à cette enième prorogation inutile de l’État de siège qui démontre effectivement ses limites c’est peut-être parce que les autorités mises en place dans ce cadre là n’ont pas des moyens logistiques et effectivement on commence à compter sur l’apport des armées étrangères dont l’Ouganda, la Monusco. Donc l’article 85 n’est pas bien appliqué pourquoi aussi n’est pas suivre la voix de la population qui demande l’application de l’article 63 où nous pouvons tous nous défendre. On n’est pas une population qui peut se laisser tuer sans agir. Nous sommes prêts à nous défendre loyalement, malheureusement le gouvernement ne semble pas écouter la population,… », a expliqué ce scientifique qui dénonce aussi l’attitude du parlement qui proroge après deux semaines la mesure de l’État siège sans aucune évaluation.
» … L’état de siège est une situation temporaire qui est entrain d’être renouvelé par le parlement sans aucune évaluation et sans que la population ne soit au courant. Donc nous devons dire que le président de la République, le gouverneur militaire Constant Ndima et les maires de villes ce sont nos travailleurs, ils doivent comprendre que la population n’est pas contente du résultat de l’État au regard des tueries à répétition des civils qui sont enregistrés chaque jour dans la région » a-t-il ajouté.
A en croire, le professeur Daddy Saleh, par ce cris d’alarme la population sollicite le retour de la paix dans la région.
« Le vœu de la population est de voir la paix revenir dans la région de Beni et toutes ces manifestations vont cesser. Les autorités pensent qu’elles peuvent arrêter des manifestations à travers les arrestations ? Ce n’est pas ça la réponse à cette grogne. Il faut restaurer l’autorité de l’État… », a fait savoir le professeur Daddy Saleh.
Jonathan Kataliko