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La toile continue de s’enflammer au sujet du conflit opposant le territoire de Lubero à celui de Walikale sur la délimitation et la vraie appartenance du groupement Munzoa. Après le député provincial et vice président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Maître Jean-Paul Lumbulumbu qui se bat afin que la vérité éclate autour de ce dossier, c’est maintenant le tour de Monsieur Jacques Mukosasenge de revenir à la charge.

Dans un message rendu public sur les réseaux sociaux ce mardi 12 octobre, le Notable Jacques Mukosasenge dit soutenir la lutte déjà déclenchée par Honorable Jean-Paul Lumbulumbu afin que les choses soient tirées au claires pour savoir qui d’entre les territoires de Lubero et Walikale appartient réellement le groupement Munzoa.

« […]Sans pour autant vouloir relancer le débat qui est déjà clos, je remercie la lutte de Mr Lumbulumbu mais aussi soutient les interventions des uns et des autres, je cite le doyen Sikakulya, l’ami Kito, Me Mulumbi… et tous ceux qui sont intéressé par cette question », a remercié J. Mukosasenge avant de revenir, en des termes précis et détaillés, sur la genèse de ce dossier et de mettre en défis ceux qui en sont tireurs de ficelle et vendeurs d’illusions.

« Souffrez que je place un petit mot, à ma qualité de citoyen MUMATE qui a eu l’avantage de fouiller l’histoire de cette chefferie. En fait, le dossier Munzoa comme groupement de fait n’appelle pas à un débat selon les initiés de l’administration publique. Cependant je voudrais situer les uns et les autres par rapport à la genèse de ce conflit, car avant 2006 la chefferie des Bamate n’avait jamais enregistrée ce conflit tant sur le plan historique que sur le plan administratif. Tout commence entre 2006 et 2011, lorsque ces velléités sont nourris par un groupe de jeunes (petit) groupe dont le meneur appelé KARUFANI et consorts ressortissants de Munzoa se battaient contre ce qu’ils appelaient marginalisations de la partie de Munzoa dans la gestion de la Réserve de Gorilles de Tayna. Que le développement était sélectif alors que c’est Munzoa qui regorgeait de plus des Gorilles qui faisaient la fierté de cette réserve mais que la population ne bénéficiait de moindre retombé. Que par conséquent, il fallait que la population et ses dirigeants SE DÉSOLIDARISENT de Lubero pour aller du côté de Walikale, d’où ils détiennent des affinités (selon leur propos). Ainsi entre 2006-2011 pendant le règne d’un certain AKILIMALI (originaire de Walikale) un des responsable de la CENI Nord-Kivu, ces groupes va entretenir des relations très étroites jusqu’à ce que Mr. KARUFANI se fera empocher comme opérateur de saisie au secrétariat de l’Assemblée Provinciale du NK. Ce dernier, malgré sa position d’agent d’exécution vas commencer à se comporter comme on dirai un élu au point qu’un jour il s’est donné le luxe de défier le Mwami Mukosasenge d’heureuse mémoire. C’est à partir de ce moment que les politiciens de Walikale se mobilisent à partir de ce petit groupe qui leurs ont servis de béquilles. Cependant les autorités coutumières de Munzoa, depuis le chef de groupement LIALIA AKUDA SHEMBUNGU(décédé), les chefs de localités TSONGO MATALA, TIMOTHEE MAKOLONGO, … et la grande partie de la population sont restés fidèles aux valeurs historiques en se reconnaissant des Bamate en Territoire de Lubero après avoir plusieurs fois désavoué ces jeunes à vide de pouvoir dans différentes séances tenues à Lubero comme à Goma. Devant la détermination des chefs coutumiers de Munzoa, c’est ainsi que ces meneurs égarés ont recourut à la force de NDC avec la bénédiction des politiciens de Walikale. D’où, le forcing observé lors de l’enrôlement de 2011. Voilà un peu une petite histoire de ce conflit qui n’a surgi que dans un passé récent. Nous remercions l’actuel chef de groupement qui marche dans les traces de ses prédécesseurs. C’est qui est paradoxal, c’est que le même meneur, après avoir entretenu cette imbroglio, la même personne viendra postuler comme candidat à la législature 2018 au compte de Lubero. Par ailleurs, la même personne se place aujourd’hui à ligne du côté du gestionnaire de la RGT pour le compte de Munzoa dans le fameux conflit qui prévaut autour de la gestion de ce projet. C’est aussi là les désordres entretenus par des pêcheurs en eau trouble pour des intérêts égoïstes », a raconté l’homme de la chefferie des Bamate Jacques Mukosasenge.

Tenant compte du contour un peu paradoxe, de ce dossier, il a chuté par appelé toutes les parties impliquées de le traiter avec toute responsabilité doublée de la sagesse.

« Sans pour autant vous fatiguer, je suis de ceux qui pensent que c’est une question qu’il faut gérer avec beaucoup de célérité, étant donné que c’est un dossier qui présente plusieurs facteur (politique, économique, …) », a-t-il conclu.

Il est à rappeler que dans un tweet rendu public le 13 septembre dernier, l’élu de Lubero, Vice Président de l’Assemblée provinciale du Nord Kivu et Présidént National du PLD, l’Honorable Jean-Paul Lumbulumbu, après avoir reçu une délégation des notables du groupement de fait Munzoa mais reconnu dans la collectivité chefferie des Bamate dans le territoire de Lubero dont le chef de Groupement Monsieur Shembungu Musubao Lufungula et certains chefs des villages, en sa résidence de Goma à Himbi, avait demandé au Gouverneur militaire Constant Ndima d’organiser un dialogue social entre les élus, les notables, les sociétés civiles, les administratifs, les coutumiers des territoires de Lubero et de Walikale en vue de résoudre le problème des limites et d’appartenance du groupement de Munzoa au territoire de Lubero ou de Walikale.

Selon l’élu du peuple et notable de Lubero, l’Hon. Jean Paul Lumbulumbu Mutanava, « le groupement Munzoa est l’un des groupements de fait administrés par la collectivité chefferie de Bamate en territoire de Lubero ». À en croire l’Hon. Jean Paul Lumbulumbu Mutanava qui se référait à la carte de l’Institut Géographique du Congo Belge de 1958, « dans le territoire de Lubero, le groupement Munzoa, situé dans la chefferie des Bamate est limité à l’ouest par la rivière Lindi, au Nord par la collectivité des Batangi, au sud par la localité de Mutenda/Bukuka(Walikale). Le groupement Munzoa partage les limites avec le groupement voisin de Usala en territoire de Walikale et non avec Kisimba. Le groupement Munzoa ne partage aucune limite avec le groupement Kisimba mais selon les données tirées des cartographes de la CENI, Munzoa serait proche de Kisimba ».
Connaissant bien son territoire d’origine, l’Hon. Jean Paul Lumbulumbu Mutanava, « à Kisimba on parle la langue Kikobo qui est l’une des langues du territoire de Walikale alors que la population de Munzoa parle le Kipiri suite à son voisinage avec la collectivité chefferie des Bapiri, l’une des langues parlées dans le territoire de Lubero après la langue Nande, d’où il n’y a aucun doute que cette population appartient au territoire de Lubero ». Il avait poursuivi que « le groupement Munzoa est, de fait, reconnu par le chef de la collectivité chefferie des Bamate à qui le chef de Groupement Munzoa transmet ses rapports ».

A entendre parler l’Hon. Jean Paul Lumbulumbu Mutanava, « les cathographes de la CENI, suite à la pression des groupes armés d’origine de Walikale instrumentalisés par certains politiques, ont classé frauduleusement trois centres d’enrôlement appartenant au territoire de Lubero au territoire de Walikale faisant perdre à Lubero un siege ». Selon Lumbulumbu, « Il s’agit du centre d’enrôlement Alekoni situé dans la localité de Bapaikumba, le centre d’enrôlement Mabombi situé dans la localité Baliambo et le centre d’enrôlement Vumilia situé dans la localité Bapongbau, toutes ces localités étant dans la chefferie des Bamate mais transférées frauduleusement dans le groupement Kisimba 2 en territoire de Walikale alors que Munzoa ne partage aucune limite avec le Groupement Munzoa mais plutôt àvec le Groupement Usala du côté Walikale ».

Selon cet élu, « si en 2018 le territoire de Lubero a perdu environs 9.000 électeurs en faveur de Walikale, réduisant ainsi le nombre des élus de Lubero, l’Hon. Jean Paul Lumbulumbu Mutanava avait estimé que pour raison de justice, un dialogue social entre Lubero et Walikale s’impose pour règler pacifiquement cette question qui oppose Walikale et Lubero ».

Il faut encore préciser que cette proposition adressée par Maître Jean-Paul Lumbulumbu au gouverneur militaire du Nord-Kivu l’a coûté un acharnement de la part du groupe rebelle NDC-RENOVÉ qui l’avait même accusé, à travers son communiqué N° 74/NDC-R/2022 du 22 septembre 2022, de soutenir le groupe armé FPP/AP pour déployer ses troupes dans le territoire de Walikale afin de s’accaparer du groupement Munzoa.

Beni, Philémon Kachelewa

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