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Les députés nationaux et sénateurs s’apprêtent à adopter ce lundi 13 juin 2022 la loi d’habilitation sur proposition du gouvernement congolais.

Ladite loi vise à obtenir des députés nationaux l’autorisation pour le gouvernement congolais de proroger, pour autant de fois, l’État de siège pendant toute la période que le parlement sera en congé.

À côté de plusieurs autres acteurs socio-politiques à travers le pays, le député provincial du Nord-Kivu Bertrand Ngwali n’est pas aussi d’accord avec l’imminente démarche des membres de l’Assemblée nationale. Via un bref message paru dimanche 12 juin dernier, l’élu du territoire a soutenu sa désapprobation à cette initiative par les promesses tenues à la fois par le premier ministre congolais et le président de la République aux élus tant provinciaux que nationaux de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Dans un passé très récent, ces deux grandes personnalités du pays ont promis à leurs hôtes la fin incessante de ce régime spécial.

En faisant un revirement brusque en initiant une loi d’habilitation contrairement à leurs promesses, Bertrand Ngwali estime que les responsables des institutions congolaises n’ont aucunement pas respect envers leur peuple.

« En ne respectant pas leurs paroles d’honneur, le Président de la République Félix Tshisekedi, le premier ministre Sama Lukonde, Messieurs Mboso Nkodia Mpwanga et Bahati Lukwebo et tous ceux qui les applaudissent, viennent de démontrer qu’ils ne respectent pas le peuple. Ce dernier, donc le peuple, n’a qu’à le constater et tirer toutes les conséquences », a écrit Bertrand Ngwali qui, visiblement, est très mécontent.

À lui de demander les députés nationaux, entant que victimes de cette ruse, de rejeter en bloc cette proposition de loi.

Le point de vue du député Bertrand Ngwali est entièrement partagé par le député national Gérôme Lusenge qui invite les députés nationaux de 24 autres provinces d’être solidaires à leurs collègues de l’Est pour rejeter cette loi.

« Les 24 autres provinces devront aider à rejeter la loi d’ habilitation en conformité avec la promesse du président de la République aux deputes nationaux car en effet on pourra maintenir les zones operationnelles dans un systeme civile ordinaire », a-t-il souhaité avant d’estimer que les turbulences sécuritaires causées ces derniers jours par l’activisme des M23 appuyés par le Rwanda ne devraient pas servir d’alibi au gouvernement de prolonger, pour autant, l’État de siège et que les 24 autres provinces ne devraient pas y accorder attention.

« La situation actuelle sur Bunagana kibumba autour de la ville de Goma et sur la porte du Masisi ne doit pas desorienter les 24 autres provinces qui avaient deja compris le probleme. En effet, 24 provinces, ne vous étonnez pas de l’homogeneité provinciale Nord-Kivu actuelle. Les attaques M23 ont ete poussées par le Rwanda en replique à la mutualisation FARDC-UPDF qui est économiquement profitable à l’Oganda dans l’ avenir. Ainsi le Rwanda était obligé d’ attaquer Rutshuru. Suite à la difficulté strategique, c’était plus facile de couper Kibumba à 20km de Goma où 60% Nande, donc Grand Nord, 30 % Hutu 10% autres ( Nyanga, Hunde, Tutsi); tous ensemble menacés par la politique militaire Kagame, d’ou’ d’un coup tous tournent le dos a Kagame et parlent le meme langage à travers notamment le communiqué des députés nationaux toutes ethnies confondues qui, en une reunion de 2heures seulement, rassemblent 100 mille dollars, un message clair qui fait qu’aucun Hutu, comme d’ habitude, ne se fait plus enroler au M23 Rwandais. Subitement le Rwanda est isolé et tout le Nord-Kivu et l’Ituri parlent le meme langage, avec le Sud-Kivu d’ailleurs », a révélé Gérôme Lusenge, élu du territoire de Lubero.

Prévue à l’article 38 de la constitution de 1958, la loi d’habilitation, votée par le parlement, permet au gouvernement, pour l’exécution de son programme, de prendre par ordonnances, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

Pour le cas échéant, la loi d’habilitation concerne la prorogation de l’État de siège instauré par ordonnance présidentielle en mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri pour éradiquer les groupes armés nationaux et étrangers.

Philémon Kachelewa depuis Beni

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