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« Trouver à manger occupait le quotidien des déplacés vivant à Kanyabayonga, ayant fui la guerre dans leurs villages et localités respectifs sans rien prendre avec eux, certains passaient des journées et des nuits sans rien manger. Conformément à son mandat d’assister et de protéger les victimes des conflits armé, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a apporté une assistance en vivres, un ouf de soulagement pour les déplacés »

Les populations du territoire de Rutshuru et Masisi dans la province du nord Kivu, ont subi une période troublée (entre janvier et mars 2024) par les affrontements opposant le groupe armé Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ces affrontements ont forcé environ 39.000 familles soit 234.000 (selon les chiffres de OCHA) personnes principalement du territoire de Rutshuru et Masisi à se déplacer réactivement abandonnant leurs maisons et leurs biens pour s’installer dans les villages sur l’axe principal allant de Bulindi- Butalongola-Kanyabayonga-Kayna-Kirumba.

Selon l’approche de la complémentarité dans l’action humanitaire, le CICR s’est positionné à Kanyabayonga, chefferie de Bwito, une citée située aux extrémités du territoire de Lubero, considérée comme une oasis de paix à cause de la stabilité qui y est observée par rapport à d’autres cités et villages voisins.

Les premières évaluations menées par les équipes CICR au mois de février 2024 ont révélé qu’en plus des multiples besoins urgents qu’ont les déplacés, les besoins en nourritures occupent la première place, car selon le président du comité des déplacés, Mr Richard Kalume plus de 22 déplacés avaient déjà perdue la vie à Kanyabayonga à cause de la faim ou par manque des soins de santé.

Depuis ce vendredi 2024 mai 2024, le CICR a commencé les activités de distribution de l’assistance (nourriture) à plus de 9500 ménages vivat à Kanyabayonga dans le groupement Bwito. Chaque ménage qui avait été enregistré par le CICR est entrain de recevoir 50 kg de farine de Maïs, 25Kg de haricot, 10 L d’huile végétale et 1kg de sel. Une assistance très appréciée par les déplacés qui ont manifesté leur joie et gratitude envers le CICR vue les efforts fournis pour faire arriver l’assistance à Kanyabayonga en provenance de Goma.

« Ça va faire bientôt 3 mois que je suis arrivée à Kanyabayonga, moi et mes huit (8) enfants nous menions une vie très difficile, quand je voyais mes enfants pleurer de faim, je commençais à pleurer aussi mais en cachette. Avec cette assistance nous allons faire plus d’un mois en train de bien manger, je compte envoyer une autre partie de nourriture à mes autres enfants et mon mari qui sont restés à Kibirizi », a dit madame Angelano Mubabwa, deplacée venue de Kibizizi après avoir reçu l’assistance du CICR.

Ces milliers des familles qui sont actuellement à Kanyabayonga, la plupart ont été forcées de quitter leurs domiciles respectifs craignant les incursions, violences, les tracasseries, des taxes illégales imposées, les pillages des biens commis par certains combattants dans les zones de provenance. Elles vivaient principalement de l’agriculture, impossible de retourner pour aller chercher à manger dans leur champ, ceux qui tentent de retourner pour chercher à manger surtout les hommes, sont obligés de rentrer en cours de chemin par peur d’être pris pour cible.

À Kanyabayonga, les déplacés sont dans des familles d’accueils, d’autres dans les écoles, les églises etc.
Celles qui avaient eu la chance d’être accueillies dans des familles d’accueils se disent devenir une charge de trop alors qu’elles n’ont nulle part où aller et rien à apporter comme appui, alors que les familles d’accueils aussi sont très démunis, certains ne pouvant plus accéder à leurs champs à cause de l’insécurité.

Pour les déplacés, l’assistance que le CICR apporte va sauver des vies et permettre une bonne cohabitation entre eux et les familles d’accueils.

Madame Kahambu Muyale Souriante mère de 4 enfants, déplacée venue de Kibirizi retrouvée sur le site de distribution a dit: « En quittant mon village Nyazale, j’étais venue avec un peu d’argent, il m’arrivait de contribuer pour acheter à manger, l’argent était déjà fini il ya un mois, souvent j’avais honte moi une grande personne de demander à manger à une femme comme moi, il m’arrivait de passer deux jours sans manger, mon fils de 6 ans qui avait 21kg aujourd’hui à 15 kg. Avec cette assistance je vois déjà retrouver ma dignité et la santé de mes enfants va s’améliorer ».

Il faut préciser que depuis le 1 er avril 2024 le CICR avait lancé deux projets de gratuités de soins au profit des ménages déplacés et familles d’accueils vivant à Kanyabayonga, un ouf de soulagement pour les milliers des déplacés et les habitants de Kanyabayonga qui avaient du mal à se faire soigner. Ce projet qui va durer six (6) mois va couvrir tous les besoins en santé primaire et psycho social.

Beni, Philémon Kachelewa

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