Interdiction des conférences de Mukwege à l’UNIKIS: « Ça fait quand même rire. C’est un acte qui sent le roussi et c’est la peur au ventre de la part des dirigeants congolais » (Paluku Kisaka Yereyere)
Initialement prévues les 18 et 19 août à la faculté de médecine et à l’amphithéâtre, Denis Mukwege ne pourra plus tenir ses conférences scientifiques dans les enceintes de l’université de Kisangani (UNIKIS). Ceci est contenu dans une correspondance du mardi au août du recteur de cette institution universitaire, annulant les conférences que devait tenir le prix Nobel de la paix.
« L’université de Kisangani n’est pas en mesure d’assurer la sécurité et la protection des infrastructures et des personnes en cas de débordement. Tout comme, elle n’est pas à même de garantir les conditions matérielles et techniques du déroulement des activités. Outre ces conditions sécuritaires, il ya lieu de souligner un déficit criant en logistique et en énergie », peut-on lire dans cette correspondance qui cite un contexte actuel caractérisée par « des manifestations violentes des étudiants ».
Réagissant à cette interdiction, le ministre congolais honoraire de pêche et élevage Paluku Kisaka Yereyere s’est, avant tout éclaté des rires avant de préciser que le refus par les autorités académiques de l’université de Kisangani la tenue des conférences du prix Nobel est un acte de manquer d’estime envers sa personne.
« Ça fait quand même rire. Le refus de la tenue des conférences du Prof Docteur Mukwege à l’UNIKIS, un acte qui sent roussi et un manque d’estime au prix Nobel », a regretté le député national honoraire avant d’assimiler cet agissement à une peur criante de la part des autorités congolaises en général et universitaires en particulier.
« De la part des dirigeants, c’est la peur au ventre, alors qu’il n’avait juste besoin du monde scientifique pour un partage fraternel », à conclu Paluku Kisaka Yereyere.
Le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de Paix et fondateur de hôpital de Panzi, au Sud-Kivu, va fouler le sol de la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo, du 18 au 19 août 2022, pour d’importantes conférences et randonnées scientifiques. Cette annonce a été faite, samedi 13 août, lors d’un point de presse animé par ses proches, regroupés dans une dynamique des universitaires congolais (DUC).
Pendant son séjour, l’homme qui répare les femmes tiendra deux conférences dont la première va porter sur « la prise en charge des fistules traumatiques », le 18 août 2022 et la deuxième sur « le viol comme arme de guerre » le vendredi 19 aout 2022. Ces conférences scientifiques se dérouleront désormais à l’alliance française de Kisangani.
Philémon Kachelewa depuis Beni
