La situation sécuritaire dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu est préoccupante. Cette partie du territoire national est sous menaces sérieuses de l’ennemi, le M23 appuyé par le Rwanda qui gagne du terrain chaque jour.
Consécutivement à cette situation, les appels à la solidarité envers les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), à l’amour et à l’unité se multiplient. Le récent appel de ce genre est celui du député national Kambale Mathe Matthieu qui invite aussi les congolais et congolaises à l’amour, à l’unité et à pouvoir adopter un même langage. Ce, pour arriver à vaincre l’ennemi commun qui est, à ces jours, le M23 dont les menaces contre l’intégrité nationale s’accentuent. À travers un message lancé sur les réseaux sociaux, lundi 31 octobre 2022, l’élu du territoire de Beni au Nord-Kivu a avoué que si l’insécurité persistait, toutes les cartes politiques déjà planifiées en prévision des élections de 2023 seront vouées à l’échec. D’où la nécessité d’en finir complètement avec cette insécurité grandissante.
« […] Pour rappel, toutes nos cartes politiques que nous jouons en prévision des élections de 2023 sont tombées si cette rébellion persiste. Pour le moment je nous appelle à l’amour, l’unité, le même langage pour vaincre notre ennemi. Que Dieu bénisse le Congo », a fait savoir ce membre de l’Assemblée nationale.
Kambale Mathe Matthieu a lancé cet appel vibrant après la publication du message du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, non seulement appelant ses administrés à la vigilance pour ne pas favoriser l’infiltration de l’ennemi dans la ville de Goma, mais aussi annonçant des patrouilles mixtes FARDC et MONUSCO. Il a estimé que l’intervention des éléments de la MONUSCO à côté des troupes des FARDC pour mener des patrouilles afin de contrer la progression du M23 est une preuve que la demande du départ de cette mission onusienne était inopportune.
« Parfois dans la vie, il faut éviter l’extrémisme et le populisme, qui ont toujours les conséquences néfastes sur le peuple. Voilà la MONUSCO est encore invitée pour nous aider à combattre le M23 selon le porte parole du gouverneur militaire », a-t-il chuté.
En effet, après près de quatre (4) mois d’occupation de la cité de Bunagana par les M23, les affrontements ont repris, depuis le 20 Octobre dernier, entre ces rebelles terroristes et les forces armées de la République Démocratique du Congo, FARDC dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. À l’issu de ces affrontements, les rebelles du M23 sous le label du Rwanda ont réussi à conquérir des nouvelles agglomérations comme Kabindi, Rutshuru centre, Kiwanja, Kiseguru, Mabenga et autres. Les FARDC qui se comportent très bien sur les lignes de front se sont résolu de se retirer dans ces agglomérations urbaines pour éviter les pertes en vies humaines des civils innocents. Situation à la base des déplacements massifs des populations qui craignent pour leur sécurité ; lesquelles populations vivent dans des conditions humanitaires très vulnérables dans leurs différents milieux d’accueil.
Pour dénoncer et dire non à cette agression Rwandaise via le M23, la société civile Coordination provinciale du Nord-Kivu, les mouvements citoyens et les groupes de pression ont appelé toute la population à la solidarité envers les FARDC et ont lancé une série des manifestations. Lundi 31 octobre, toutes les activités ont été paralysées sur l’ensemble de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu où la population a manifesté jusqu’à la grande et à la petite barrières où elle a été dispersée par des bombes à gaz lacrymogène par les éléments de l’ordre alors qu’elle se disait prête à traverser la frontière Congolo-Rwandaise pour, aussi, envahir le territoire Rwandais tel l’a fait le Rwanda via le M23.
Philémon Kachelewa depuis Beni