État de siège : « Après annonce de la tenue d’une table ronde par le Président de la République pour décrypter la situation sécuritaire, l’ennemi a toujours tendance d’amplifier les exactions contre les civils », constat du député Bertrand Ngwali qui se désole du carnage des civils à Maboya/Beni

État de siège : « Après annonce de la tenue d’une table ronde par le Président de la République pour décrypter la situation sécuritaire, l’ennemi a toujours tendance d’amplifier les exactions contre les civils », constat du député Bertrand Ngwali qui se désole du carnage des civils à Maboya/Beni

Les groupes armés tant étrangers que nationaux actifs dans la province du Nord-Kivu ont, depuis près de deux semaines, amplifié leurs exactions contre les populations civiles.
Si en territoire de Rutshuru les rebelles du M23 menacent de couper la route reliant les villes de Butembo et Goma puis avancer jusqu’à conquérir le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans la région de Beni, par contre, ce sont les rebelles de forces démocratiques et alliés (ADF) qui massacrent des civils innocents.

Le cas récent est celui déploré dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 octobre 2022 dans la localité de Maboya en groupement Malio dans la chefferie des Bashu en territoire de Beni, (Nord-Kivu) où une attaque attribuée aux rebelles ougandais de l’ADF a été signalée. Selon les informations concordantes, l’ennemi a incendié plusieurs bloques au centre de santé de Maboya, tuant ainsi des civils dont, jusque 12 heures mois le quart, le bilan provisoire était de 8 personnes massacrées parmi lesquelles une sœur de l’église catholique. Des maisons des civils ont également été incendiées et des boutiques pillées, à coté des civils trainés en brousse, renseigne le chef du groupement Malio, dans une dépêche parvenue à notre redaction.

La société civile chefferie des Bashu confirme l’information. Par le biais de son président, Maître Mumbere Wangeve Roger, cette structure citoyenne dit qu’il est inadmissible que l’ennemi s’attaque à une institution sanitaire pendant que les services de sécurité étaient déjà alertés sur des mouvements suspects dans différents coins de la région. Les forces vives des Bashu pense que les autorités compétentes devraient prendre des mécanismes adéquats pour assurer effectivement la sécurité de la population.

Aussi en réaction, le député provincial du Nord-Kivu Bertrand Ngwali, présentant ses condoléances aux familles victimes de cette barbarie, se dit consterné par ce énième carnage des civils sans défense. Il se désole qu’un tel crime se commette sur une route principale, très fréquentée et en dépit des alertes lancées par la population sur les bruits de bottes de l’ennemi dans la contrée.

« Nous sommes très consterné et les mots nous manquent. C’est une tragédie de trop dans notre région. Nous n’avons jamais vu une rébellion qui puisse défier plusieurs armées pendant un temps considérable comme cela est vécu au Nord-Kivu et en Ituri. La population semble être délaissée par ceux qui sont sensés la sécuriser, de surcroît, en dépit de toutes les alertes lancées par cette population. Nous pleurons avec les familles de nos électeurs massacrés à Mabayo », a-t-il fait savoir Honorable Bertrand Ngwali.

Cependant, l’élu tu territoire de Beni s’interroge sur le vrai sens de l’intensification des exactions contre les civils par les ennemis dès lors que le Président de la République annonce la tenue d’une table ronde pour décrypter la situation sécuritaire dans les provinces sous état de siège. Il présume une complicité de ceux qui ne veulent pas de la fin de l’état de siège dans les deux provinces de l’Est du pays.

« C’est quoi cette histoire dans nos deux provinces ? Toutefois que le président de la République annonce l’organisation d’une table ronde sur la situation sécuritaire de l’Est du pays, l’ennemi a tendance à s’afficher davantage dans les exactions contre les civils. Que cache cette attitude camouflée de l’ennemi? Dans ce contexte, l’ennemi agit-il seul?, s’est-il interrogé, pleurant les leurs massacrés cette nuit à Maboya dans la chefferie des Bashu.

Pour rappel, la table ronde qui décidera de l’avenir de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sera organisée au mois de novembre de cette année, avait annoncé le jeudi 13 octobre, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, et porte-parole du gouvernement. C’était à l’issue d’une rencontre de près de 3 heures avec les élus du Nord-Kivu et de l’Ituri que le chef de l’État avait ainsi décidé

« Le Président de la République a réuni pendant 3h les élus de l’ituri et du Nord-Kivu pour aussi faire le point de la situation sur terrain à la suite de la mission effectuée par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. L’organisation de cette table ronde est projetée pour novembre. La société civile ainsi que d’autres acteurs concernés y participeront. Il n’a jamais été envisagé de ne pas organiser les élections dans les provinces sous état de siège, encore moins de ne pas y déployer le programme de développement de 145 territoires », avakt5 précisé Patrick Muyaya sur Twitter.

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait déjà dirigé le 4 mai à Kinshasa une réunion d’évaluation de l’état de siège instauré depuis le 6 mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. A cette occasion, il avait annoncé « la tenue prochaine d’une table ronde pour décider de l’avenir de ce régime exceptionnel ».

Philémon Kachelewa depuis Beni

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