Élection présidentielle au Kenya: Jonas Kasimba porte les lunettes d’analyste régionale et donne son opinion

Mardi de la semaine dernière, les Kenyans ont été appelés aux urnes, pour des élections législatives et présidentielle considérées comme un test important pour la stabilité de la plus grande économie d’Afrique de l’Est, où deux des trois dernières élections ont provoqué des vagues de tensions sur fond d’accusations de fraude.

La commission électorale chargée d’encadrer ces élections a jusqu’à mardi pour déclarer un vainqueur. Pour la énième fois, les Kényans attendent celui qui sera le successeur de Uhuru Kenyeta après cette bataille électorale très rude.

Que pense Jonas Kasimba sur l’avenir politique et économique entre la RDC et le Kenya à l’issu de ce scrutin ?

En sa qualité de politologue de formation et d’homme d’affaires, Monsieur Jonas Kasimba n’a pas manqué de placer une appréciation au sujet de l’élection présidentielle. Dans son analyse, il a fondé son appréciation sur les relations qu’entretiennent la République Démocratique du Congo et le Kenya qui aura un nouveau chef de l’État d’ici mardi 16 août courant. Jonas Kasimba a soulevé quelques inquiétudes dans les relations entre la RDC et le Kenya au cas où le candidat soutenu par Uhuru Kenyeta ne passait pas, notamment Raila Odinga qui semble être, jusqu’ici devancé par son challenger William Ruto. D’après lui, cette élection pourra certainement avoir des conséquences directes tout comme indirectes sur Kinshasa pour des raisons suivantes :

• Sur le plan politique : l’actuel régime en RDC tire ses origines au Kenya. Ici, ce politologue rappelle les accords qui ont porté Félix Tshisekedi à la magistrature suprême. Candidat à la présidentielle de 2018, Félix Tshisekedi s’était fait élire comme chef de l’État à l’issue des accords signés à Nairobi au Kenya entre lui et son allié Vital Kamerhe. Une alliance qui s’était nommée Cap pour le Changement (CACH). Ce, après que ces deux personnalités de proue de l’opposition de l’époque dont Félix Tshisekedi et Vitale Kamerhe se soient retiré des accords signés à Genève et qui portaient Martin Fayulu comme candidat consensuel de l’opposition à l’élection de 2018.
• Du point de vue économique : le Kenya joue un rôle de prédilection que beaucoup de transactions commerciales avec la RDC. Ici, entant qu’homme d’affaires, Jonas Kasimba fait allusion au collidor Est qui commence de Mombasa vers la RDC. Ce qui constitue un fait non négligeable et qui facilite les importations vers la République Démocratique du Congo. M. Jonas Kasimba rappelle, en outre, un fait économique récent consistant au rachat des banques congolaises BCDC et TMB par respectivement Equity et KCB qui sont des banques Kényanes.

Ce sont autant des relations politiques et économiques qui risquent de s’effondrer ou se consolider au cas où le pouvoir basculait du côté du candidat qui entretient ou n’entretient pas de bonnes et étroites relations avec Kinshasa.

C’est pourquoi, pour l’homme d’affaires congolais Jonas Kasimba, pour faciliter la continuité de la coopération entre la RDC et le Kenya jusque-là au bon fixe, le changement de paradigme et considérations géostratégiques est une obligation pour la République Démocratique du Congo.

« Élection au Kenya conséquence directes ou indirectes sur la RDC au cas où le pouvoir basculait du côté du candidat qui n’a pas été soutenu par le régime en place. Changement des paradigmes et considérations géostratégiques est une obligation pour la RDC », a fait savoir Jonas Kasimba sur sa page Tweet.

Il est à noter que si aucun de deux favoris à cette élection présidentielle dont Raila Odinga et William Ruto ne recueille pas 50%+1 des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle.

A l’heure qu’il est, quatre (4) candidats se disputent la magistrature suprême du Kenya, mais deux seulement sont favoris, dont Railla Odinga, 77 ans, l’opposant au régime Kenyatta mais qui bénéficie de son soutien et le vice-président Kényan William Ruto.

Le résultat de cette élection présidentielle sera rendu public d’ici mardi 16 août par la commission électorale indépendante (IEBC).

Philémon Kachelewa depuis Beni