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Vendredi 09 août 2024, Honorable Jules Mathe a, au cours d’un échange téléphonique avec la rédaction centrale de kivuactualites.com, relayé la position de la population de la région de Beni qu’il représente à l’assemblée nationale entant que Député National au sujet du dossier qui oppose l’honorable Alain Siwako à la justice congolaise.

À en croire les propos de Jules Mathe, les électeurs du député Provincial du Nord-Kivu, détenus par les services de sécurité depuis près de quatre (4) mois dénoncent le manque de rapidité dans l’instruction de son dossier et déclarent être fatigué d’attendre le prononcé de son sort. Ils disent attendre, soit son acquittement ou sa condamnation. Et cela, dans un délai raisonnablement record. Les électeurs de Alain Siwako souhaitent que soit dite la justice et alors la vraie à sa faveur. C’est pourquoi, via Jules Mathe, ils invitent l’appareil judiciaire à l’indépendance, à la neutralité et disent être opposé à toute instrumentalisation de la justice et à l’ingérence de tout bord dans l’instruction du dossier de cet élu provincial du territoire de Beni.

Le député national Jules Mathe enchaîne en précisant que la population de la région de Beni en particulier et celle de toute la République en général suit de très près l’évolution de ce dossier. Elle souhaite que son instruction soit pédagogique afin de servir de leçon à la nation entière. Pour elle, si Alain Siwako est reconnu innocent, il doit être renvoyé de toutes poursuites judiciaires et par conséquent être libéré immédiatement et sans condition. Par contre s’il est reconnu coupable, il doit être condamné proportionnellement à(aux) l’infraction(s) retenue(s) à sa charge.

L’attitude manifeste de la population de la région de Beni face à ce dossier judiciaire de Alain Siwako témoigne la confiance qui existe entre lui et cette population. Ses électeurs ne tiennent donc que sur son acquittement afin qu’il poursuive sa mission de plaider pour leur cause à l’assemblée provinciale du Nord-Kivu où il avait été arrêté en pleine fonction. C’est à raison de cela que leur attention reste tournée vers Kinshasa où se tiendront les audiences.

S’agissant de son actuel état de santé dans la prison centrale de Makala où il est admis depuis pratiquement quatre(4) mois, le Député National Jules Mathe a rassuré que son frère Alain Siwako se porte bien et qu’il a un moral bien au zénith. Il affirme l’avoir visité juste de son retour de Beni après sa dernière vacance parlementaire. Il renchérit que Alain Siwako attend impatiemment et avec sérénité affronter la justice. Et à l’issue des audiences organisées à cette fin, le locataire de Makala espère à son acquittement. À son tour, Jules Mathe plaide pour une justice équitable à faveur de cet élu provincial de Beni. Car, dit-il, la justice élève une nation.

Pour rappel, le député Alain Kasereka Siwako avait été arrêté par les services
de sécurité en ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, vendredi 26 avril 2024 dans la nuit.

Alors que sa famille biologique et politique criait à un enlèvement, le porte-parole du gouverneur de province du Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Njike Kaiko Guillaume avait présenté le député le lendemain (samedi) sur la place publique. À l’en croire, le député élu dans le parti de l’Alliance des volontaires pour la relève patriotique (AVRP) était accusé de plusieurs griefs notamment : incitation des jeunes à se révolter contre les services de défense et de sécurité à Beni, meurtre, perte d’armes, atteinte à la sûreté de l’État et subversion.

Les faits d’accusation contre le député provincial Alain Siwako remontent au 15 décembre 2023, lors d’un meeting du député, questeur de l’Assemblée provinciale à l’époque. Selon les services de sécurité, il aurait appelé la jeunesse de Beni à s’attaquer aux FARDC en ces termes :

« Les ADF sont en réalité les FARDC. Ils se déguisent pour massacrer et tuer sa propre population… », avait déclaré le porte-parole du gouverneur.

Il avait indiqué que sur base de ces propos jugés « incendiaires », les jeunes s’étaient attaqué aux militaires congolais, causant la mort de 6 soldats, dont 3 par armes blanches et lynchage et 3 autres par embuscade tendue par « la milice de l’honorable Kasereka», avait-il conclu.

Alain Siwako avait été le deuxième député provincial à être arrêté en l’espace de 48 h, après l’ex-député Jean-Paul Ngahangondi, arrêté en ville de Beni jeudi 25 avril.

Il faut préciser que la commune de Mangina avait été le théâtre des affrontements entre certains jeunes locaux et les Forces armées de la RDC. Une dizaine de civils étaient tués dans des échauffourées et une radio saccagée par les forces de sécurité, dont le signal avait été relancé après moins d’un mois. Quelques militaires congolais avaient été arrêtés dans ce dossier puis mis à la disposition de la justice.

Beni, Philémon Kachelewa

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