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Les réactions de protestation contre le communiqué final sanctionnant le conclave des chefs d’État de la RDC, du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda, du Sud-Soudan, du Kenya et de la Tanzanie à Nairobi s’amoncellent à travers l’ensemble du pays.

Très critique, le député provincial du Nord-Kivu Bertrand Ngwali s’inscrit ouvertement en faux contre les conclusions du conclave sur la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans un message rendu public ce mercredi 22 juin 2022 , il estime que le M23 considéré par Kinshasa comme mouvement terroriste est sorti tête haute à l’issue de ces discussions. Selon lui, à travers le communiqué final, le peuple congolais s’attendait à ce qu’une mise en garde sévère soit adressée au président Rwandais Paul Kagame pour son soutien au M23 et que le duo M23-ADF soit confirmé comme mouvement terroriste actif en République démocratique du Congo.

« La République Démocratique du Congo étant devenue membre de la communauté des états d’Afrique de l’Est, EAC en sigle, le peuple congolais attendait, à l’issue du troisième conclave, tenu à Nairobi, que des vifs reproches, voire une mise en garde sévère, soient adressés à Monsieur Paul Kagame et que le duo M23-RDF soit confirmé Mouvement terroriste en RDC. Hélas, le communiqué sanctionnant lesdits travaux est resté le plus ordinaire possible. Les Congolais sont restés à leur soif!, a fait savoir le député Bertrand Ngwali.

À cet élu du territoire de Beni de se désoler par le fait que le M23 s’est plutôt réjoui des résolutions contenues dans le communiqué signé par les chefs d’États d’Afrique de l’Est. Il s’insurge aussi du fait que ceux qui sont sensé bien éclairer la population par rapport au contenu de ce document, notamment les députés nationaux se soint désaisi de leurs prérogatives et donner le plein pouvoir au gouvernement.

« Entre-temps, le duo M23-RDF, dans un communiqué paru le mardi 21 juin 2022, se félicite des résolutions issues de ce troisième conclave. Malheureusement, les députés nationaux, les yeux et les oreilles du peuple, se sont dessaisis momentanément, il y a peu, de leurs prérogatives parlementaires. Qui peut donc calmer le peuple qui, depuis la parution du communiqué sanctionnant la fin des travaux du conclave, délie sa langue pensant que les évènements qui sévissent dans la partie orientale auraient été mal rapportés ou, quasiment mal appréhendés par les présidents de la sous-région. Par conséquent, la force régionale qui inclurait l’agresseur risque de se buter à l’inexistence des relations civilo-militaires », a-t-il poursuivi avant de proposer au Chef de l’État congolais de s’adresser à la population pour tirer les choses au clair.

« Le Président de la République, commandant suprême, garant du bon fonctionnement des institutions et défenseur en chef de l’intégrité du territoire national, fairait mieux de s’adresser à la nation pour clarifier le-dessous-des cartes », à conclu Honorable Bertrand Ngwali

Selon le communiqué final du conclave de Nairobi, le Rwanda n’a été condamné ou interdit de participer à la force régionale qui sera déployée à l’Est de la RDC. Pire, l’agresseur Kagame fait partie de la solution. C’est le monde à l’envers. Le président congolais aura tout fait, tout donné, y compris toute sa bonne foi légendaire sans parvenir à amener ses homologues à quitter leur plan qui consiste à mettre en place des mécanismes, des réseaux et des astuces concourant à consacrer l’exploitation ou le saignement de la RDC.

Si une panoplie d’accords signés avec Kigali ont été suspendus momentanément, lesdits arrangements n’ont pourtant pas été annulés. Or, il est établi que le Rwanda de Paul Kagame agresse la République démocratique du Congo, envahit son territoire en plein jour et l’administre en violation totale et grave de la Constitution et des traités régionaux. Justement, le protocole qui crée la Communauté Est africaine sur la paix et la sécurité n’autorise pas du tout ce spectacle de Nairobi. En ses articles 124 et 225: « les États partenaires s’engagent à promouvoir et à maintenir le bon voisinage comme base de promotion de la paix et de la sécurité au sein de la Communauté. Ils conviennent de renforcer la coopération dans le traitement de la criminalité transfrontalière, la fourniture d’une assistance mutuelle en matière pénale, y compris l’arrestation et le rapatriement des délinquants en fuite et l’échange d’informations sur les mécanismes nationaux de lutte contre les activités criminelles. L’échange de renseignements criminels que la poursuite des criminels et les patrouilles conjointes pour promouvoir la sécurité aux frontières ».

À travers le pays, la population a manifesté contre l’agression Rwandaise dans la province du Nord-Kivu. Dans la ville de Goma, les habitants voulaient traverser la frontière pour montrer à Paul Kagame la force incontournable du peuple congolais.

Philémon Kachelewa depuis Beni

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