Le Comité International de la Croix Rouge, CICR a organisé, dimanche 19 février 2023 dans la salle des réunions du SYDIP en ville de Butembo, une séance de sensibilisation et d’échange avec les jeunes membres du parlement d’enfant de Butembo-Lubero au Nord-Kivu. C’est, en marge de la « Journée mondiale de l’enfant soldat », célébrée le 12 février de chaque année.
Le CICR étant une organisation humanitaire qui fonde son action sur la protection des populations victimes lors des conflits armés, à la suite des contacts et dialogues permanents qu’il mène, il a toujours été important de faire des mises à jour régulières sur ses activités en villes de Beni et Butembo ainsi que dans le sud Lubero en province du Nord-Kivu, mais aussi d’enrichir leurs connaissances sur le CICR, son mandat, ses principes, l’usage de l’emblème, ses activités, son modus operandi dans le contexte très particulier de l’Est de la RDC.
Après une présentation générale sur le CICR, un focus a été mis sur les activités Protection de l’enfance (PE) et le Rétablissement des liens familiaux, RLF.
Dans son message, le responsable protection de l’enfance a souligné que « Les enfants sont particulièrement vulnérables dans les conflits armés. Ils continuent d’être recrutés par des forces et groupes porteurs armés. Ils sont souvent séparés de leurs familles, exploités sexuellement et se heurtent au difficultés de réintégration au retour en famille ».
Pour y répondre le CICR dispose de quelques axes prioritaires :
- La sensibilisation auprès des enfants démobilisés dans les centres d’orientation(1) ;
- Les ateliers communautaires pour amener les communautés au centre de la prévention contre le recrutement d’enfants(2) ;
- Les activités Ludo-intégratives menées par la Croix Rouge RDC pour faciliter la réintégration sociale des Enfants Sortis des Forces et Groupes Armés (ESFGA) et sensibiliser les enfants au risque de re-recrutement(3) ;
- Le dialogue protection bilatéral et confidentiel avec les porteurs d’armés pour reduire/éradiquer l’utilisation des mineurs (4);
- La réinsertion scolaire ou économique des enfants sortis des forces et groupes armés(5).
Lors des conflits armés, plusieurs personnes perdent la trace de leurs proches et restent sans nouvelles.
Que fait, dans pareille situation, le CICR ?
Étant une organisation humanitaire qui fonde son action sur la protection des populations victimes lors des conflits armés, le CICR:
- Aide les personnes séparées de leurs familles à rechercher leurs proches disparus,
- Rétabli le contact entre les membres des familles dispersées et,
- Réuni avec leurs parents les enfants qui ont été séparés de leurs familles à cause du conflit. Exemple : Les enfants non accompagnés (ENA) et les Enfants Sortis des Forces forces et Groupes Armés (ESFGA).
Ces informations ont beaucoup intéressés les participants car ils se sont sentis très concernés directement.
Le président du parlement d’enfants, Monsieur Reagan BANGANGHE a, à son tour, remercié l’action du CICR dans la protection de l’enfance.
« Je vois que nous luttons pour la même cause, surtout nous sommes très contents du travail que le CICR réalise pour la protection des enfants que nous sommes », a-t-il souligné.
A la satisfaction totale des participants, les leaders « intellectuels » du parlement d’enfants de Butembo-Lubero, ont été très bien informés sur le CICR et son action « Protection de l’enfance et Protection des liens familiaux » dans le contexte du nord kivu.
« Avant je ne connaissais pas le travail du CICR, je croyais que c’est une ONG qui enterre les morts. À partir d’aujourd’hui, je compte devenir volontaire de la croix rouge car j’aime vraiment ce qu’ils font comme travail », s’est exprimé un des participants.
Plusieurs projets protection de l’enfance sont appuyés par le CICR dans la région de Beni-Lubero et visent à améliorer le bien-être de l’enfant en situations des conflits armés.
Il sied de rappeler que dans des centaines de villages et localités de la province du Nord-Kivu, les enfants sont associés aux forces armées et aux groupes armés dans les conflits que traverse la RDC depuis plusieurs décennies. Les filles et les garçons sont utilisés de diverses manières, allant de rôles de soutien, tels que la cuisine ou le portage, aux combats actifs, à la pose de mines ou à l’espionnage et les filles sont fréquemment utilisées à des fins sexuelles. Ce recrutement et cette utilisation d’enfants violent leurs droits et les amènent aux dommages physiques, développementaux, émotionnels, mentaux et spirituels.
Philémon Kachelewa