L’axe routier Beni-Butembo en territoire de Beni au Nord-Kivu est devenu, ces derniers jours, la cible des rebelles terroristes de forces démocratiques et alliés (ADF). En l’espace d’un mois seulement, deux attaques sanglantes s’y sont produites causant désolation et consternation dans le chef de la population locale. Les structures sanitaires constituent la principale cible de ces sanguinaires sans foi ni loi.
En réaction à cet état de chose, l’activiste des droits de l’homme Faustin Muyisa hausse le ton et plaide pour le renforcement des mesures sécuritaires sur cet axe routier devenu désormais la cible de l’ennemi, plus particulièrement des mesures sécuritaires en faveur des personnels soignants. Via un message rendu public vendredi 11 novembre, Faustin Muyisa dégage le constat selon lequel les personnels soignants et non soignants oeuvrant dans les structures sanitaires situées sur l’axe routier Beni-Butembo travaillent dans un climat de terreur car craignant toute éventualité de l’éruption des ennemis.
« …L’axe routier Beni-Butembo est devenu la cible des terroristes ADF ces derniers qui s’attaquent aux structures sanitaires de ces coins. Actuellement les professionnels soignants travaillent dans la terreur craignant une éventuelle incursion des terroristes ADF. Les professionnels soignants de l’axe routier Beni-Butembo demandent au gouvernement de sécuriser toutes les structures sanitaires de ce coin étant devenu la cible des terroristes », a alerté Monsieur Faustin Muyisa.
Pour rappel, au moins sept (7) personnes avaient été tuées, de nombreux civils portés disparus et deux structures sanitaires attaquées dont l’une pillée puis incendiée lors de l’incursion des assaillants assimilés aux rebelles ADF la nuit du mercredi au jeudi 20 octobre à Maboya, localité située à près de 20 kilomètres au nord de Butembo, sur l’axe Butembo-Beni (Nord-Kivu).
Le commandant local de la Police qui confirmait l’attaque avait précisé que l’ennemi avait fait incursion dans ce village au tour de 2 heures locales, défiant les forces de défense et de sécurité, « pour attaquer les civils, les maisons de commerce et les centres de santé ».
Albert Tavulya, administrateur gestionnaire de la zone de santé de Kalunguta dans lequel se trouve l’air de santé de Maboya avait confirmé qu’un malade avait été tué après l’attaque de ces centres de santé et quelques personnels soignants manquaient à l’appel.
Un décompte de 7 morts dont un malade tué sur son lit de l’hôpital au centre de santé de Maboya, et un médecin retrouvé calcinée dans sa chambre, notamment la révérende sœur du centre de santé de Maboya avait été avancéé par un journaliste présent à Maboya.
Les mêmes sources affirmaient que l’ennemi se serait venu se ravitailler en médicaments dans les centres de santé attaqués et ils avaient également pillé huit maisons de commerce.
Le centre de santé de référence de Maboya, qui avait été incendié était géré par les sœurs catholiques des petites sœurs de la présentation (PSP), une congrégation du diocèse de Butembo-Beni créée par l’ancien évêque assomptionniste Mgr Henri Pierard dont la congrégation commémorait mercredi 19 octobre dernier le dixième anniversaire de la disparition de trois prêtres catholiques enlevés en octobre 2012 par des présumés ADF à Mbau, à plus de 50 km à Maboya, sur l’axe Beni-Oicha et qui n’ont jamais été retrouvé.
Comme si cela ne suffisait pas, les mêmes rebelles terroristes ADF sont encore venu pour attaquer, mercredi 09 octobre, Kabasha, agglomération située toujours sur l’axe routier Beni-Butembo. Attaque à l’issue de laquelle quatre (4) civils ont perdu leurs vies à côté de plusieurs autres portés disparus dont le médecin du centre de santé de la place qui manque jusqu’à présent à l’appel. Le centre de santé local et des maisons d’habitation et de commerce ainsi des véhicules ont également été incendié.
Philémon Kachelewa depuis