Invité de l’émission dialogue entre congolais de radio Okapi du mercredi 10 août 2020, le capitaine Anthony Mwalushay porte parole du secteur opérationnel SOKOLA1 a révélé avoir rencontré, après l’attaque de la prison centrale de Butembo-Kakwangura, un député National entrain d’animer un meeting à l’intention des miliciens Mai-Mai. Bien qu’il n’a pas cité clairement le nom, des analystes ont compris tout de suite qu’il faisait allusion au député National Tembos Yotama qui séjourne dans cette partie du pays pour ses vacances parlementaires .
Des allégations qui ont fâchées et ont été vite balayées par les leaders sociaux et politiques de l’Est de la RDC qui n’ont pas tardé aussi à renvoyer le porte parole du secteur opérationnel SOKOLA1 à l’école pour apprendre davantage à bien communiquer. Ceci, pour éviter de désorienter l’opinion et de briser le mariage civilo-militaire.
L’un des Notables de l’Est du pays qui ont réagi à coup sûr à cette sortie médiatique du Capitaine Anthony Mwalushay, c’est l’ancien ministre de pêche et élevage sous le règne de Joseph Kabila, Paluku Kisaka Yereyere. À haute voix et dans un ton tranchant, ce député honoraire a contredit l’officier militaire assurant: « L’honorable Tembos Yotama n’a fait que rehausser le moral de la population visiblement fatiguée et ce qui se passe dans le grand nord de la province du Nord-Kivu ».
Sourire aux lèvres pour l’acte posé par le député Tembos Yotama, Paluku Kisaka Yereyere l’a salué a juste titre. D’après lui, l’élu de Butembo n’a fait que éveiller la conscience de la population
« Acte à saluer et qui éveille la conscience de tous après l’attaque de Kakwangura. Le traiter de Mai-Mai, c’est inadmissible. Courage à la population de Butembo », a félicité l’ancien élu de Butembo.
Peu avant le Notable Paluku Kisaka Yereyere, c’est le député Bertrand Ngwali qui a aussi désapprouvé la communication du porte parole du secteur opérationnel sur radio Okapi.
En termes très tranchants, l’élu provincial du territoire de Beni a qualifié, pour sa part, les propos de l’officier militaire de gravissime et de nature à porter d’un mauvais germe. D’après lui, le porte parole du secteur opérationnel SOKOLA1 doit revoir sa communication qui, s’il continue, risque d’entraver le mariage civilo-militaire.
« La communication tenue par l’un des intervenants, notamment Anthony Mwalushay au dialogue entre congolais de ce mercredi 10 août 2022 serait porteuse d’un mauvais germe. Entant que officier militaire, il doit filtrer ses propos avant de les mettre sur la place publique. Des telles allégations graves risquent d’avoir un incident sur le mariage entre civils et militaires pourtant longtemps recherché et prêché de part et d’autre. Si Anthony Mwalushay n’avait rien à expliquer, se taire ou refuser l’invitation de la radio était pour lui très sage que de se livrer à des hérésie qui ne tiennent pas debout », a fait sèchement savoir le député provincial Bertrand Ngwali.
Et d’ajouter : « Si notre pays disposait d’un appareil judiciaire digne, cet officier militaire serait interpellé afin qu’il éclaircisse ses allégations. D’ailleurs notre message ici vaut une interpellation des autorités militaires pour exploiter les propos du porte parole afin qu’une lumière soit réellement dégagée autour des vrais auteurs de l’attaque de la prison de Butembo-Kakwangura », s’est indigné Honorable Bertrand Ngwali.
Le député Bertrand Ngwali justifie sa colère contre les propos du capitaine Anthony Mwalushay par le fait que « la population qu’il accuse de nouer des liens avec les assaillants, c’est cette même population qui aidé l’armée en neutralisant trois (3) d’entre les auteurs de l’attaque de la prison puis les brûler vifs avant de remettre leurs armes aux autorités de la ville ». Selon lui, « si cette population entretenait des relations avec des groupes armés, elle ne remettrait pas non plus ces armes de guerre. Malheureusement, que de l’encourager, le porte parole du secteur opérationnel SOKOLA1 ne s’est contenté que de cracher sur les efforts et la contribution de cette brave population », a-t-il conclu
Rappelons-le, plusieurs centaines de prisonniers se sont évadés la nuit du mardi au mercredi 10 août 2022 dans la prison centrale de Butembo-Kakwangura. C’était lors d’une attaque sanglante attribuée aux rebelles de forces démocratiques et alliés (ADF).
Sidérés, des jeunes braves de certains quartiers de la ville de Butembo sont mobilisés comme un seul homme pour pourchasser les assaillants auteurs de cette attaque jusqu’à mettre la main sur trois (3) d’entre eux qu’ils ont, par la suite, brûlés vifs avant de remettre leurs armes de guerre aux autorités locales.
Philémon Kachelewa depuis